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NOTICE GÉNÉRALE

Plutarque, de son côté, a sous les yeux la 7e lettre quand il écrit la vie de Dion, il l’utilise en citant d’ailleurs sa source, transcrit presque textuellement des phrases entières et se réfère à ce document pour raconter les relations de son héros avec le philosophe athénien. Avant lui, un contemporain de Cicéron, Cornélius Népos, avait fait de même quand il composait la biographie de Dion. Mais Plutarque a mis également à profit d’autres extraits de la correspondance. Il explique un passage énigmatique de la 13e lettre, il se sert des termes mêmes de la 4e pour dépeindre le caractère rigide de Dion, et toujours en se retranchant derrière le témoignage de Platon[1]. Ailleurs, il revient encore sur cette formule de la 4e lettre, dont la force imagée paraît l’avoir séduit, et la présente comme une sorte de précepte moral[2]. Dans le De cohibenda ira et le De Uitioso pudore, il rappelle quelques lignes de la 13e ; dans le de audiendis poetis, il s’appuie sur une doctrine de la 3e[3]. Et partout, l’allusion ou la citation est accompagnée de sa référence.

La tradition se continue ainsi durant les siècles suivants, sans qu’on puisse saisir la moindre hésitation. Dans la génération qui suit Plutarque, nous voyons Lucien invoquer l’autorité de la 3e lettre pour critiquer certaines formules de salutation[4] ; les écrivains chrétiens citent plusieurs textes où ils trouvent comme des pressentiments de doctrines révélées par le Christ. Plotin, au iiie siècle, commente à diverses reprises, — et en les tenant pour authentiquement platoniciennes, — d’obscures sentences de la 2e lettre[5]. Au

    l’attribuant à Platon et traduisent tout un passage (326 b, c) ; il est fait allusion à ce même passage dans le De Fin. II, 28, 92. Ad Fam. I, 9, 18, résume la pensée exprimée dans la 7e lettre sur la manière de présenter des conseils à sa patrie (331 c). De Fin. II 14, 46 et de Off. I, 7, 22, se réfèrent à la 9e lettre, 358 a, en nommant Platon.

  1. Dion, 21 (13e l., 362 e) ; 8 et 52 (4e l., 321 c).
  2. Coriolan, 15 ; de adul. et amico, 69 f.
  3. De cohib. Ira, 463 c ; de uit. pud., 553 c (13e l., 360 d) ; de aud. poet., 36 c (3e l., 315 c).
  4. De lapsu in salutando, ch. iv.
  5. Ennéades I, 8, 2 ; V, 1, 1-8.