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vii
INTRODUCTION

les Skutikoi. Si l’on en croit Diogène, qui se réfère à Persée[1], une partie de ces Akephaloi serait l’œuvre de Pasiphonte d’Érétrie, mais une partie seulement. Les autres ne doivent pas être distingués, semble-t-il, des apocryphes platoniciens. Une confusion a dû se produire à cause, sans doute, de l’incertitude de l’auteur : les titres περὶ ἀρετῆς, Érasistrate, que l’on a séparé d’Éryxias, mais qui est en réalité une dénomination différente d’un même dialogue[2], ont été transportés indûment de la collection platonicienne à celle des ouvrages d’Eschine[3]. Quant à l’Axiochos, inscrit au catalogue d’Eschine parmi les dialogues authentiques, il est bien distinct de l’Axiochos pseudo-platonicien, comme en témoignent les fragments qui nous restent.


Les dialogues
suspects.

Si certains dialogues accueillis dans le corpus platonicum étaient regardés sans aucun doute comme apocryphes, tous ceux qui avaient été classés en trilogies ou en tétralogies n’étaient pas pour cela considérés comme nécessairement authentiques. On en tenait plusieurs pour suspects déjà dans l’antiquité. Athénée, par exemple, nous rapporte que des critiques attribuaient à Xénophon le Second Alcibiade ; Élien n’acceptait pas en toute confiance l’Hipparque ; Thrasylle hésitait à désigner Platon comme l’auteur des Rivaux ; Proclus rejetait résolument l’Épinomis.

Les érudits modernes ne s’en sont pas tenus aux doutes des anciens. À l’examen, d’autres dialogues, comparés à ceux pour lesquels la question d’origine ne se pose pas, tellement elle est évidente, leur ont paru porter

  1. II, 60, 61. Cf. l’explication du texte dans Krauss, op. cit., p. 27, note 35.
  2. Diog. L. III, 62.
  3. Cf. Krauss, op. cit., p. 7, note 1, p. 30.