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ÉRYXIAS

[ou Sur la richesse.]


392Introduction.

Nous étions en train de nous promener sous le portique de Zeus Libérateur[1], Éryxias de Steiria[2] et moi, quand vinrent à nous Critias et Érasistratos le neveu de Phéax, fils d’Érasistratos. Ce dernier était rentré tout récemment de Sicile et de ces régions. « Salut, Socrate », dit-il, en nous abordant. b— « Salut à toi pareillement », répondis-je. « Et alors ? Nous rapportes-tu quelque bonne nouvelle de Sicile ? » « Mais tout à fait. Voulez-vous, continua-t-il, que nous nous asseyons d’abord ? car je suis fatigué d’avoir fait la route à pied depuis Mégare ». — « Volontiers, si cela te fait plaisir ». — « Eh bien : que voulez-vous savoir en premier lieu des gens de là-bas ? Ce qu’ils font ou quels sentiments ils ont à l’égard de notre ville ? Leur humeur envers nous me fait tout à fait penser aux guêpes : si, en effet, con les excite un tant soit peu et si on les irrite, on n’en peut venir à bout, à moins de s’attaquer à l’essaim et de le détruire complètement. Ainsi des gens de Syracuse. Si on ne se donne la peine d’armer une flotte puissante pour aller là-bas, il n’y aura pas moyen de soumettre cette ville ; de petites expéditions ne feraient que les

  1. Zeus était honoré sous ce nom à Athènes, en mémoire de la victoire sur les Perses. Il était également invoqué à Syracuse, à Tarente, à Platées et en Carie (cf. Scholie). — Socrate converse également avec Ischomaque, sous le portique de Zeus Libérateur dans Xénophon, Économique, 7, 1.
  2. Dème de la tribu Pandionide. Éryxias ne nous est connu que par ce dialogue. Platon ne fait jamais mention de lui dans ses écrits. Le seul renseignement concret que nous ayons à son sujet, si