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AXIOCHOS

insensibles après la séparation de l’Ame, tout comme elle nous laissait indifférents avant notre naissance :

Axiochos. Crantor

adapté par Plutarque et Cicéron.

Tu te lamentes, comme si tu mourais pour revivre et tu ne songes pas que tu retombes dans une complète insensibilité.

εἰς παντελῆ μεταβαλὼν ἀναισθησίαν καὶ τὴν αὐτὴν τῇ πρὸ τῆς γενέσεως. 'Ως οὗν ἐπὶ τῆς Δράκοντος ἢ Κλεισθένους πολιτείας οὐδὲν περὶ δὲ κακὸν ἦν — ἀρχὴν γὰρ οὐκ ἦς, περὶ ὃν ἂν ἦν — οὕτως οὐδὲ μετὰ τὴν τελευτὴν γενήσται· σὺ γὰρ οὐκ ἔσῃ περὶ ὃν ἔσται (365 d).

Μάταιος οὖν ἡ λύπη, περὶ τοῦ μήτε ὄντος μήτε ἐσομένου περὶ Ἀξίοχον Ἀξίοχον ὀδύρεσθαι, καὶ ὅμοιον ὡς εἰ περὶ τῆς Σκύλλης ἢ τοῦ Κενταύρου[1] τις ὀδύροιτο, τῶν μήτε ὄντων περὶ δὲ μήτε ὕστερον μετὰ τὴν τελευτὴν ἐσομενων (369 c).

εἰς τὴν αὐτὴν οὖν τάξιν οἱ τελευτήσαντες καθίστανται τῇ πρὸ τῆς γενέσεως.
(Consol. ad Appoll. 15, 109 E).

Natura uero sic se habet, ut, quo modo initium nobis rerum omnium ortus noster afferat, sic exitum mors. Ut nihil pertinuit ad nos ante ortum, sic nihil post mortem pertinebit (Tusc. I, 38).

Qui enim satis uiderit, id quod est luce clarius, animo et corpore consumpto totoque animante deleto et facto interitu uniuerso, illud animal quod fuerit, factum esse nihil, is plane perspiciet inter Hippocentaurum qui numquam fuerit, et regem Agamemnonem nihil interesse nec pluris nuncfacere M. Camillum hoc civile bellum, quam ego, illo uiuo, fecerim Romam captam (Tusc. I, 37).

3. — La plupart des critiques ont encore noté des rapprochements incontestables entre certains textes de l’Axiochos et plusieurs fragments des moralistes cyniques du iiie siècle. Ils ont montré, soit par la comparaison du vocabulaire, soit par la construction des thèmes, que l’original ne pouvait être le dialogue[2]. Le passage sur les peines de la vie et particu-

  1. L’exemple de Scylla, des Centaures, pour désigner des chimères ne se trouve pas dans les œuvres pré-aristotéliciennes. Dans la littérature ancienne, l’exemple typique est τραγέλαφος. Cf. Prantl, Gesch. der Logik, I, p. 651 ; Brinkmann, Beitrage zur Kritik und Erklarung des Dialogs Axiochos, in Rheinisches Museum für Philologie, t. LI, 1896, p. 441-455.
  2. Feddersen, op. cit., p. 16 et suiv. ; Chevalier, op. cit., p. 82.