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DÉFINITIONS

d’ὅροι, réunies plus tard dans un texte unique attribué tout entier à l’école platonicienne ? Nous émettons simplement cette hypothèse, sans prétendre l’ériger en certitude, mais elle a pour elle soit la composition du recueil, soit l’état de nos anciens manuscrits.

Ajoutons que d’autres collections du même genre se sont constituées de cette manière. Deux, au moins, nous sont connues : la première, que nous avons pu examiner à la Bibliothèque nationale, est insérée dans le Parisinus graecus 2138, du xive siècle, f. 1-8. Elle comprend, sous le titre Anonymi definitiones uocum quae a philosophis usurpari solent ordine alphabetico dispositae, une série de définitions, depuis ἀγαθόν jusqu’à φιλοσοφία. Au milieu de développements manifestant des tendances assez éclectiques, nous retrouvons quelques-unes de nos définitions platoniciennes, comme celle de l’ἀθανασία ou de l’ἀρετή. L’auteur était, sans doute, un chrétien, car on rencontre des termes comme βάπτισμα et ἐυαγγέλιον. La seconde collection nous est connue par le Marcianus 257. Là encore, à côté d’un certain nombre d’emprunts faits aux ὅροι pseudo-platoniciens, d’autres proviennent de sources néo-platoniciennes ou chrétiennes[1].

Ces exemples nous apprennent avec quel éclectisme les auteurs de Définitions constituaient leurs listes. Il ne serait donc pas surprenant que le petit recueil introduit dans le corpus platonicum, et dont Diogène-Laërce ne parle pas, probablement parce qu’il n’était mentionné ni par Aristophane de Byzance, ni par Thrasylle, ait été composé, pour les besoins de l’enseignement, à une époque de syncrétisme où les doctrines du Portique s’accommodaient sans peine de celles de l’Académie.

II

LE TEXTE

L’édition présente est basée sur les six manuscrits suivants qui ont été intégralement collationnés, soit directement, soit d’après des reproductions photographiques :

  1. N’ayant pu consulter le Marcianus 257, nous renvoyons à l’étude qu’en a faite H. Mutschmann, dans Berliner Philologische Wochenschrift, t. 28, 1908, p. 1328.