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NOTICE

ment l’origine aux philosophes du Portique, et parfois opposent ces définitions à celles des platoniciens[1].

Aussi, ne croyons-nous pas qu’il faille faire remonter aux premiers temps de l’Académie la composition du recueil actuel. D’après Adam[2], ce recueil aurait été constitué par les premiers disciples de Platon : les stoïciens l’auraient eu sous les yeux, s’en seraient inspirés et auraient puisé là bon nombre de leurs formules. Mais cette hypothèse ne nous paraît s’appuyer, en fait, que sur les vagues allusions à Speusippe dont nous parlions plus haut et sur le caractère ancien de la plupart de ces définitions.

Nous pensons plutôt que notre collection est d’époque assez tardive et n’est pas, en tout cas, antérieure au stoïcisme. Elle est constituée par un fonds assez considérable emprunté à l’Académie et représente, en partie, un de ces traités d’ὅροι aujourd’hui perdus, mais peu à peu le fonds primitif s’est grossi des apports d’un âge plus récent.

La façon dont cette liste de définitions nous a été transmise confirmerait notre opinion. Nous serions porté à croire que l’archétype de nos manuscrits médiévaux ne possédait pas le texte complet que nous lisons aujourd’hui. En effet, trois de nos plus anciens et meilleurs manuscrits, le Parisinus 1807 (A), le Vaticanus graecus 1 (O) et le Palatinus Vaticanus 173 (P) omettent en commun un certain nombre de passages. Or, ces omissions importantes ne sont pas de celles que l’on explique facilement par les erreurs ordinaires provenant des ressemblances de mots[3]. Il semble bien que le copiste ne lisait pas dans son exemplaire les développements l’on a peut-être ensuite découverts ailleurs et qu’une main plus tardive a souvent ajoutés en marge. Dès lors, ne peut-on supposer qu’il exista primitivement plusieurs séries

  1. V. g. 415 b 6 ἐξουσία et Origène, Werke, Band IV, édit. Preuschen, p. 72, 73 ; 413 c 8 βούλησις et Origène, IV, p. 355 ; 411 b 3 χρόνος et Galien, Histor. philos. 38, Diels Doxogr. gr. 619. Nous nous contentons de ces quelques exemples. Nous indiquerons plus utilement les sources en note de notre traduction. Ces sources ont été, en partie, retrouvées par Adam et données dans les travaux signalés plus haut. Nous avons pu en préciser quelques autres.
  2. Πλάτωνος Ὅροι in Satura Berolinensis, p. 5.
  3. A O P173 omettent 412 a 8-b 1, c 9, 415 a 2, 415 e 8 ; A O omettent 416 a 28, O et P173 omettent 414 b 5.