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Page:Platon - Œuvres complètes, Tome 2, trad Dacier et Grou, 1869.djvu/266

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Mais par timidité il hésitait à venir seul, lorsque Ménexène entra tout en jouant, de la cour où il s’était tenu, et dès qu’il nous eut aperçus, Ctésippe et moi, il s’avança pour s’asseoir auprès de nous. Lysis l’ayant vu le suivit, et prit place à côté de Ménexène. Tous les autres se rapprochèrent aussi. Hippothalès, s’apercevant alors que le cercle grossissait autour de nous, vint à son tour se cacher derrière les autres, tout debout et placé de manière à ne point être vu de Lysis, par crainte de lui être importun. C’est ainsi qu’il nous écouta.

Je me tournai alors du côté de Ménexène : — Fils de Démophon, lui demandai-je, lequel de vous deux est le plus âgé ? — Nous ne sommes pas d’accord là-dessus, dit-il. — Disputez-vous aussi lequel est le plus noble ? — Oui certes. — Et le plus beau sans doute aussi ? — Tous les deux se mirent à rire. Mais je ne vous demanderai pas, repris-je, lequel de vous deux est le plus riche, car vous êtes amis, n’est-ce pas ? — Oui, dirent-ils ensemble. — Et entre amis, dit-on, tous les biens sont communs ; de sorte qu’il n’y a aucune différence entre vous, si réellement vous êtes amis comme vous dites.

J’allais lui demander, après cela, lequel était le plus juste et le plus sage ; mais quelqu’un vint faire lever Ménexène, sous prétexte que le maître de la palestre l’appelait ; c’était, je crois, comme surveillant du sacrifice. Il se retira donc[1]. Je me mis alors

  1. Ménexène se rend seul au lieu réservé pour les sacrifices, comme le veut la loi.