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Page:Platon - Œuvres complètes, tome 6, Dialogues dogmatiques II (trad. Dacier et Grou), 1869.djvu/97

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L’ÉTRANGER

Mais ce qui fournit la matière sur laquelle s’exercent tous les arts susnommés pour la façonner, cette espèce multiple, originaire d’autres arts différents de ceux-là et en grand nombre, n’en ferons-nous pas une sixième espèce ?

LE JEUNE

SOCRATE

Que veux-tu dire ?

L’ÉTRANGER

L’or, l’argent et tous les métaux que l’on extrait des mines, tout ce que l’art de couper et de tailler les arbres fournit à la charpenterie et à la vannerie, l’art qui enlève aux plantes leur écorce, celui du corroyeur qui dépouille les animaux de leur peau, tous les arts analogues qui nous préparent du liège, du papyrus, des liens, tout cela nous met en mesure de former des espèces composées avec des genres qui ne le sont pas. Appelons tout cela ensemble propriété primitive de l’homme, de nature simple, et parfaitement étrangère à la science royale.

LE JEUNE

SOCRATE

Bien.

L’ÉTRANGER

La possession des aliments, et tout ce qui en se mêlant à notre corps a le pouvoir d’entretenir par ses parties les parties de ce corps, faisons-en une septième espèce, et désignons-la dans toute son étendue par le nom de nourriture, si nous n’en trouvons pas de plus beau à lui donner. Or, c’est à l’agriculture, à la chasse, à la gymnastique, à la mé