Page:Platon - Protagoras ; Euthydème ; Gorgias ; Ménexène, Ménon, Cratyle (trad. Chambry), 1992.djvu/218

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77c Ainsi ce que souffre celui qui est puni est bon ?

POLOS

Il semble.

SOCRATE

Il en tire donc utilité ?

POLOS

Oui.

SOCRATE

Est‑ce l’utilité que je conçois ? Son âme ne s’améliore-­t‑elle pas, s’il est puni justement ?

POLOS

C’est vraisemblable.

SOCRATE

Ainsi celui qui est puni est débarrassé de la méchanceté de son âme ?

POLOS

Oui.

SOCRATE

N’est‑il pas ainsi délivré du plus grand des maux ? Examine la question de ce biais. Pour l’homme qui veut amasser une fortune, vois‑tu quelque autre mal que la pauvreté ?

POLOS

Non, je ne vois que celui-là.

SOCRATE

Et dans la constitution du corps, le mal, à tes yeux, n’est‑il pas la faiblesse, la maladie, la laideur et les autres disgrâces du même genre ?

POLOS

Si.

SOCRATE

Et l’âme, ne crois‑tu pas qu’elle a aussi ses vices ?

POLOS

Naturellement.

SOCRATE

Ces vices ne les appelles‑tu pas injustice, ignorance, lâcheté et d’autres noms pareils ?

POLOS

Certainement.

SOCRATE

Donc pour ces trois choses, fortune, corps et âme, tu