477c-477e as reconnu trois vices, la pauvreté, la maladie, l’injustice ?
Oui.
Maintenant, de ces trois vices quel est le plus laid ? N’est‑ce pas l’injustice, et, pour le dire en un mot, le vice de l’âme ?
Sans comparaison.
Si c’est le plus laid, c’est aussi le plus mauvais ?
Comment entends‑tu cela, Socrate ?
Voici : la chose la plus laide n’est telle que parce qu’elle cause le plus de douleur, de dommage ou de ces deux maux à la fois ; c’est ce que nous avons reconnu précédemment.
C’est exact.
Or n’avons‑nous pas reconnu tout à l’heure que ce qu’il y a de plus laid, c’est l’injustice et en général la méchanceté de l’âme ?
Nous l’avons reconnu en effet.
Et le plus laid n’est‑il point tel parce que c’est le plus douloureux et le plus pénible, ou parce que c’est le plus dommageable, ou à cause de l’un et de l’autre ?
Nécessairement.
Est‑il donc plus pénible d’être injuste, intempérant, lâche et ignorant que d’être pauvre et malade ?
Il ne me semble pas, Socrate, d’après ce que nous avons dit.
Il faut donc, pour que la méchanceté de l’âme soit la chose la plus laide du monde, qu’elle surpasse tout par la grandeur extraordinaire du dommage et le mal prodigieux qu’elle cause, puisque ce n’est point par la douleur, d’après ce que tu as dit.
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