Page:Platon - Protagoras ; Euthydème ; Gorgias ; Ménexène, Ménon, Cratyle (trad. Chambry), 1992.djvu/220

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}} 477e-478a C’est évident.

SOCRATE

Mais ce qui l’emporte par l’excès du dommage est le plus grand mal qui existe.

POLOS

Oui.

SOCRATE

Donc l’injustice, l’intempérance et en général la méchan­ceté de l’âme sont les plus grands maux du monde ?

POLOS

Il y a apparence.

SOCRATE

XXXIV. — Maintenant quel est l’art qui nous délivre de la pauvreté ? N’est‑ce pas l’économie ?

POLOS

Si.

SOCRATE

Et de la maladie ? N’est‑ce pas la médecine ?

POLOS

Incontestablement.

SOCRATE

Et de la méchanceté et de l’injustice ? Si ma question ainsi posée t’embarrasse, reprenons‑la de cette manière : où et chez qui conduisons‑nous ceux dont le corps est malade ?

POLOS

Chez les médecins, Socrate.

SOCRATE

Et où conduit‑on ceux qui s’abandonnent à l’injustice et à l’intempérance ?

POLOS

Tu veux dire qu’on les conduit devant les juges ?

SOCRATE

Pour y payer leurs fautes, n’est‑ce pas ?

POLOS

Oui.

SOCRATE

Et maintenant n’est‑ce pas en appliquant une certaine justice que l’on punit, quand on punit avec raison ?

POLOS

Évidemment si.

SOCRATE

478a-4