Page:Platon - Protagoras ; Euthydème ; Gorgias ; Ménexène, Ménon, Cratyle (trad. Chambry), 1992.djvu/243

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95e Bien certainement.

SOCRATE

Eh bien, allons, puisque telle est ton opinion, explique-­moi ceci. Y a‑t‑il quelque chose que tu appelles la science ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

N’as‑tu pas dit tout à l’heure qu’une sorte de courage allait avec la science ?

CALLICLÈS

Je l’ai dit en effet.

SOCRATE

N’y voyais‑tu pas deux choses distinctes, le courage étant différent de la science ?

CALLICLÈS

Si, certainement.

SOCRATE

Et le plaisir et la science, sont‑ils identiques ou diffé­rents ?

CALLICLÈS

Différents, je pense, ô le plus sage des hommes.

SOCRATE

Penses‑tu que le courage aussi est différent du plaisir ?

CALLICLÈS

Sans doute.

SOCRATE

Eh bien, maintenant, tâchons de nous souvenir que Calliclès d’Acharnes a déclaré que l’agréable et le bon étaient la même chose, mais que la science et le courage étaient différents l’un de l’autre et différents du bien.

CALLICLÈS

Mais Socrate d’Alopékè n’en convient pas avec nous, n’est‑ce pas ?

SOCRATE

Non, il n’en convient pas, et Calliclès non plus n’en conviendra pas, quand il se sera correctement examiné. Dis‑moi en effet : ne crois‑tu pas que le bonheur et le malheur sont deux états opposés ?

CALLICLÈS

Si.

SOCRATE

Eh bien, s’ils sont opposés l’un à l’autre, ne sont‑ils 495e-49