Page:Platon - Protagoras ; Euthydème ; Gorgias ; Ménexène, Ménon, Cratyle (trad. Chambry), 1992.djvu/245

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6d les maux et le malheur, c’est alternativement qu’on reçoit, et alternativement qu’on quitte les uns et les autres ?

CALLICLÈS

C’est absolument mon avis.

SOCRATE

Si donc nous trouvons certaines choses que l’on perde et qu’on possède en même temps, il est clair que ces choses ne sauraient être le bien et le mal. Sommes‑nous d’accord là‑dessus ? Ne réponds qu’après avoir bien réfléchi.

CALLICLÈS

J’en suis merveilleusement d’accord.

SOCRATE

LI. — Revenons maintenant aux points sur lesquels nous sommes tombés d’accord. Que soutenais‑tu ? que la faim est une chose agréable ou une chose pénible ? Je parle de la faim en soi.

CALLICLÈS

Que c’est une chose pénible, mais qu’il est agréable de manger quand on a faim.

SOCRATE

J’entends. Mais la faim en elle‑même est‑elle pénible, ou ne l’est‑elle pas ?

CALLICLÈS

Elle l’est.

SOCRATE

Et la soif aussi ?

CALLICLÈS

Très pénible.

SOCRATE

Continuerai-je mes questions ou conviens‑tu que tout besoin et tout désir sont pénibles ?

CALLICLÈS

J’en conviens ; cesse donc tes questions.

SOCRATE

Mais boire quand on a soif, est‑ce agréable, selon toi ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Mais dans ce que tu viens de dire, les mots « quand on a soif » équivalent sans doute à « quand on ressent de la douleur » ?

CALLICLÈS

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