513d-514c Si fait.
Et nous avons dit que l’une, celle qui tend au plaisir, n’était autre chose qu’une vile flatterie, n’est‑ce pas ?
Soit, puisque tu le veux.
L’autre, au contraire, tend à rendre aussi parfait que possible l’objet de ses soins, que ce soit le corps ou l’âme.
Oui.
Dès lors, ne devons‑nous pas, dans les soins que nous donnons à la cité et aux citoyens, nous efforcer de rendre ces citoyens aussi parfaits que possible ? Sans cela, comme nous l’avons reconnu précédemment, tout autre service qu’on leur rendrait ne leur serait d’aucune utilité, si ceux qui doivent acquérir ou de grandes richesses, ou le pouvoir, ou tout autre genre de puissance n’avaient pas des sentiments honnêtes. Admettons‑nous qu’il en est ainsi ?
Admettons, si cela te plaît.
Maintenant supposons, Calliclès, que, désireux de nous charger de quelque entreprise publique, nous nous exhortions mutuellement à nous tourner vers les constructions, vers les plus considérables, celles de remparts, d’arsenaux, de temples, ne devrions‑nous pas nous examiner nous-mêmes et nous demander d’abord si nous connaissons, ou non, cet art, l’architecture, et de qui nous l’avons appris ? Le faudrait‑il, oui ou non ?
Oui, certainement.
En second lieu, ne faudrait‑il pas vérifier si jamais nous avons bâti quelque édifice privé pour quelqu’un de nos amis ou pour nous‑mêmes, et si cet édifice est beau ou laid ? Et si, en faisant cet examen, nous trouvons que nous avons eu des maîtres habiles et réputés et que nous avons construit beaucoup de beaux édifices avec nos maîtres, et beaucoup aussi à nous seuls, après les avoir quittés, dans ces conditions, nous pourrions raisonnablement aborder les entreprises publiques. Si, au contraire, nous n’avions aucun maître à citer, aucune construction à faire voir, ou 514c-5