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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/155

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NOTICE SUR LES BACCHIS.



Un jeune homme qui s’émancipe et rudoie son précepteur ; un esclave qui escroque de l’argent à son maître pour faciliter les amours du fils de la maison ; un ami qui se croit trahi par son ami, et qui finit par lui devoir son salut ; deux vieillards, deux pères qui se laissent entraîner par deux courtisanes, les maîtresses de leurs fils : tels sont les principaux personnages, et telle est au fond l’intrigue des Bacchis, une des comédies les plus jolies et les plus gaies de Plaute, mais aussi une des plus libres. Quant à la morale de la pièce, c’est celle qui se retrouve si souvent dans le théâtre de Plaute : les jeunes gens doivent fuir l’amour parce qu’il les ruine, et les vieillards parce qu’il les couvre de ridicule. Mais cette morale a toujours pour nous quelque chose de choquant lorsqu’elle est amenée par des situations où un père tantôt encourage et tantôt même partage les désordres de son fils. Nous l’avons déjà dit, et l’on ne saurait trop le répéter, les mœurs des anciens, si admirables à certains égards, manquaient de cette délicatesse de pudeur qui fait un des principaux charmes de la littérature moderne, dans ses productions honnêtes.

Les Bacchis, d’après quelques savants, sont une imitation d’une comédie de Philémon intitulée les Évantides, dont la signification est absolument la même que celle de Bacchides. Les deux poètes ont choisi ce titre parce que le père et la mère des deux courtisanes avaient été consacrés à Bacchus dès leur naissance.

Le prologue et une scène qui lui fait suite ne sont cer-