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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/226

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une trêve, pour faire la commission auprès.de ton père, comme tu l’entendras.

TYNDARE. Cela ne signifie rien de lui envoyer un inconnu ; ce sera peine perdue. Envoyez celui-ci (il montre Philocrate), et aussitôt arrivé, il mènera l’affaire à bien. Vous ne pouvez adresser à mon père un messager plus fidèle ni en qui il ait plus de confiance ; c’est un serviteur selon son goût, et il lui remettra votre fils plus volontiers qu’à tout autre. Ne craignez rien, je réponds de sa parole à mes risques et périls ; je connais son caractère, et il sait mon affection pour lui.

HÉGION. Eh bien, nous ferons l’estimation, et je l’enverrai sur ta parole.

TYNDARE. C’est entendu ; et venons au fait le plus tôt que cela se pourra.

HÉGION. Voyons, s’il ne revient pas, tu me donneras vingt mines. Cela te va-t-il ?

TYNDARE. A merveille.

HÉGION, à ses esclaves. Détachez-le, ou plutôt détachez-les tous les deux.

TYNDARE. Que les dieux comblent tous vos vœux pour vous récompenser de me traiter si honorablement et de m’ôter mes fers… Par ma foi, je ne me plaindrai pas que mon cou soit débarrassé de son collier.

HÉGION. Quand on rend service aux honnêtes gens, on s’en trouve toujours bien. Maintenant, si tu veux l’envoyer là-bas, dis-lui, explique-lui, recommande-lui ce qu’il doit dire à ton père. Veux-tu que je l’appelle près de toi ?

TYNDARE. Volontiers.

HÉGION. Que la chose tourne bien pour moi, pour mon fils et pour vous ! (A Philocrate.) Ton maître nouveau t’ordonne d’exécuter fidèlement les ordres de ton ancien maître. Je t’ai cédé à lui, nous t’avons estimé vingt mines. Il dit qu’il veut t’envoyer à son père, pour faire racheter mon fils, et pour qu’ensuite nous puissions échanger nos enfants.

PHILOCRATE. Je suis également disposé à tout ce que vous exigerez de moi, vous ou lui ; servez-vous de moi comme d’une roue, je roulerai ici, là, comme vous l’ordonnerez.

HÉGION. Ton heureux caractère te sert merveilleusement ; tu sais supporter la servitude comme il convient. Suis-moi. (A Tyndare.) Voici ton homme.

TYNDARE. Je vous suis bien reconnaissant de le mettre à ma disposition, et de consentir à ce que je l’envoie chez mes pa-