Aller au contenu

Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


STALINON. Ah ! le ciel enfin me protège. Je sens de loin Casina.


SCÈNE IV. — DEUX SERVANTES, CLÉOSTRATE, OLYMPION, STALINON.

UNE SERVANTE. Levez un peu le pied pour passer le seuil[1], nouvelle mariée. Partez sous d’heureux auspices, afin que vous soyez la fidèle compagne de votre mari et que votre autorité puisse prévaloir sur la sienne, qu’il soit toujours vaincu, vous toujours victorieuse, que votre empire s’établisse sur lui, qu’il vous habille et que vous le dépouilliez. Jour et nuit sachez le tromper ; de grâce, souvenez-vous-en bien.

OLYMPION. Ah ! par Hercule, le moindre écart lui coûtera cher, elle ne languira pas.

STALINON. Paix !

OLYMPION. Je ne me tairai point.

STALINON. Qu’est-ce donc ?

OLYMPION. Ces deux coquines lui donnent de beaux conseils !

STALINON. La peste soit d’elles ! elles vont déranger toutes mes mesures. C’est ce qu’elles veulent ; elles tâchent de faire tout échouer.

UNE SERVANTE. Eh bien, Olympion, puisque vous le voulez, recevez de nous votre femme.

OLYMPION. Donnez-la donc enfin, si vous voulez la donner.

STALINON, aux deux servantes. Rentrez.

UNE SERVANTE, à Olympion. De grâce, ménagez-la ; elle est toute neuve et ne sait rien encore.

OLYMPION. C’est bon. Adieu.

STALINON. Détalez.

UNE SERVANTE. Adieu donc. (Elles rentrent.)

STALINON. Ma femme est-elle partie ?

OLYMPION. Elle est à la maison, ne craignez rien.

STALINON. Bravo ! me voilà libre enfin… Mon petit cœur, mon doux miel ! mon aimable printemps !

OLYMPION. Tout beau ! prenez garde à vous ! elle est à moi.

STALINON. Je le sais bien ; mais c’est moi qui dois cueillir le premier fruit.

OLYMPION. Tenez ce flambeau.

STALINON. J’aime bien mieux tenir cette chère petite. Puis-

  1. Afin de ne pas le heurter, ce qui eût été de mauvais augure.