Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/309

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d’abord s’entretenir avec une de ses amies, qui est de moitié avec elle dans l’affaire. Je suis certain qu’elle viendra.

MÉLÉNIS, à part. Elle me dénoncera, elle se perdra en même temps que moi.

PHANOSTRATE. Maintenant, dis-moi, que dois-je faire ?

LAMPADION. Rentrez, et bon espoir. Si votre mari vient, dites-lui de se tenir à la maison, pour que je n’aie pas à le chercher si j’ai besoin de lui. Pour moi, je retourne bien vite auprès de la vieille.

PHANOSTRATE. Je t’en prie, mon cher Lampadion, ne néglige rien.

LAMPADION. Je mènerai l’affaire à bon port.

PHANOSTRATE. Les dieux et toi, vous êtes mon espérance.

LAMPADION. Oui, pourvu que vous rentriez. (Elle rentre.)


SCÈNE IV. — MÉLÉNIS, LAMPADION.

MÉLÉNIS. Arrête, mon garçon, écoute.

LAMPADION. Hé, la femme, c’est moi que vous appelez ?

MÉLÉNIS. Toi-même.

LAMPADION. Qu’y a-t-il ? je suis fort occupé.

MÉLÉNIS. Qui habite cette maison ?

LAMPADION. Démiphon, mon maître.

MÉLÉNIS. Est-ce bien lui qui a fiancé sa fille à Alcésimarque, ce jeune homme si riche ?

LAMPADION. Lui-même.

MÉLÉNIS. Eh mais alors, quelle est donc cette autre fille que vous cherchez ?

LAMPADION. Je vais vous le dire ; c’est une fille de sa femme, qui pourtant n’était pas sa femme.

MÉLÉNIS. Que signifie ?

LAMPADION. Oui, mon maître a eu une fille d’une première femme.

MÉLÉNIS. Mais tout à l’heure tu prétendais chercher la fille de la femme qui causait avec toi.

LAMPADION. C’est bien aussi sa fille que je cherche.

MÉLÉNIS. Alors, comment cette première femme est-elle la femme d’à présent ?

LAMPADION. Ah ! qui que vous soyez, votre caquet m’assomme. Il a épousé une femme entre les deux autres, et c’est celle-là la mère de la jeune fille qu’on donne à Alcésimarque aujourd’hui. Cette femme est morte : y êtes-vous ?