Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/351

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THÉRAPONTIGONE. Non, je ne me tairai pas.

CAPPADOX. Je me soucie de vous comme de cela ; ne croyez pas m’intimider.

THÉRAPONTIGONE. Cela s’est passé devant moi et devant Lycon.

PHÉDROME. Je vous crois assez. Maintenant, entremetteur, pour que tu entendes ma sentence, cette jeune fille est libre, voici le frère dont elle est la sœur. Je l’épouse ; rends l’argent. Voilà l’arrêt.

THÉRAPONTIGONE. Et je te vais mettre au carcan, si tu ne restitues bien vite.

CAPPADOX. Vous n’avez pas jugé de bonne foi, Phédrome ; vous vous en repentirez. Quant à vous, militaire, que les dieux et les déesses vous confondent. Cependant suivez-moi.

THÉRAPONTIGONE. Où cela ?

CAPPADOX. Chez mon banquier, le préteur ; c’est là que je trouve de quoi payer tous mes créanciers.

THÉRAPONTIGONE. Ce n’est pas devant le préteur, c’est au gibet que je vais te traîner si tu ne rends l’argent.

CAPPADOX. Je voudrais de tout mon cœur vous voir crever, pour que vous le sachiez.

THÉRAPONTIGONE. En vérité ?

CAPPADOX. Oui, en vérité.

THÉRAPONTIGONE, montrant ses poings. Je sais ce que valent ces deux poings.

CAPPADOX. Eh bien ?

THÉRAPONTIGONE. Eh bien ? tu le demandes ? Si tu me mets en colère, ils sauront te rendre doux comme un mouton.

CAPPADOX. Allons, tenez, prenez tout de suite.

THÉRAPONTIGONE. À la bonne heure.

PHÉDROME. Militaire, vous viendrez souper chez moi, et nous ferons la noce aujourd’hui.

THÉRAPONTIGONE, aux spectateurs. Pour votre bonheur et pour le mien, spectateurs, applaudissez.


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