Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/435

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MÉNECHME. Tant mieux, ma foi, si je suis cause pour vous de quelque bonne fortune. Si elle vous a appelé, c’est qu’elle vous prenait pour moi.

MESSÉNION. Ne voulez-vous pas m’affranchir, comme vous me l’avez promis ?

MÉNECHME. Sa demande est trop juste, mon frère ; faites cela pour moi.

MÉNECHME SOSICLÈS. Sois donc libre.

MÉNECHME. Je te félicite de ta liberté, Messénion.

MESSÉNION. Mais il faut de meilleurs auspices pour que je sois libre à jamais[1].

MÉNECHME SOSICLÈS. Puisque tout s’est terminé à notre gré, mon frère, retournons ensemble dans notre patrie.

MÉNECHME. Comme vous voudrez, mon frère. Je ferai une vente ici et me déferai de tout ce que j’ai. En attendant, entrons.

MÉNECHME SOSICLÈS. Soit.

MESSÉNION. Savez-vous ce que je vous demanderai ?

MÉNECHME. Qu’est-ce ?

MESSÉNION. L’emploi de crieur.

MÉNECHME. Tu l’auras.

MESSÉNION. Ne voulez-vous pas que dès à présent je crie qu’il y aura une vente ? quel jour ?

MÉNECHME. Dans sept jours.

MESSÉNION, aux spectateurs. La vente de Ménechme se fera dans sept jours, le matin. On vendra les esclaves, les meubles, les terres, les maisons ; le prix de vente, quel qu’il soit, sera payé comptant. On vendra la femme aussi, s’il se présente un amateur. Je ne crois pas que toute la vente rapporte plus de cinq millions[2]. Maintenant, spectateurs, bonsoir, et applaudissez-nous chaudement.

FIN DU PREMIER VOLUME.
  1. C’est-à-dire qu’il faut lui donner de quoi s’entretenir, pour qu’il ne redevienne pas esclave.
  2. De sesterces, c’est-à-dire à peu près neuf cent mille francs.