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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/92

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LIBAN. La moitié seulement, je crois.

LÉONIDAS. Et le reste ?

LIBAN. Il a dit qu’il le remettrait dès qu’il l’aurait reçu ; on le lui retient jusqu’à ce qu’il ait terminé le travail.

LÉONIDAS. Et Philodame a-t-il rapporté les coupes que je lui ai prêtées ?

LIBAN. Pas encore.

LÉONIDAS. Comment, pas encore ! prêtez donc à vos amis ! autant vaut donner.

LE MARCHAND. Il m’assassine ! Ma foi, je m’en vais, c’est à n’y pas tenir.

LIBAN, bas à Léonidas. Eh ! assez donc ! n’entends-tu pas ce qu’il dit ?

LÉONIDAS, bas à Liban. Oui ; c’est fait.

LE MARCHAND, à part. Enfin il se tait, je crois ; abordons-le bien vite, avant que la crécelle recommence. (À Léonidas.) Pouvez-vous m’écouter ?

LÉONIDAS. Oui vraiment. Eh ! depuis quand êtes-vous ici ? Je ne vous avais pas encore aperçu ; ne m’en voulez pas : la colère m’empêchait d’y voir.

LE MARCHAND. Rien d’étonnant à cela. Mais, si Déménète est chez lui, je voudrais bien lui parler.

LÉONIDAS. Il n’y est pas. Cependant, si vous voulez me compter cet argent, ce sera une affaire terminée.

LE MARCHAND. J’aimerais autant vous le donner en présence du maître.

LIBAN. Le maître et lui, c’est tout un.

LE MARCHAND. N’importe, je payerai quand le maître sera là.

LIBAN. Payez toujours, je réponds de tout, je me fais garant. Si le bonhomme savait qu’on n’ait pas eu confiance en celui sur qui il se repose de tout, il ne serait pas trop content.

LÉONIDAS. Je m’inquiète bien de cela ! Qu’il garde, s’il ne veut pas donner ; laisse-le attendre.

LIBAN. Payez, vous dis-je… Ah ! je crains bien qu’il ne s’imagine que je vous ai conseillé de vous méfier… Payez, je vous en prie, et soyez tranquille, vous ne risquez rien.

LE MARCHAND. Je n’en doute pas, tant que je tiens l’argent. Je ne suis pas d’ici, et je ne connais pas Sauréa.

LIBAN. Eh ! il ne tient qu’à vous, puisque le voilà.

LE MARCHAND. Ma foi, que ce soit ou que ce ne soit pas lui, je n’en sais rien. Si c’est lui, il faut bien que ce soit lui. Tout ce