Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/108

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PYRGOPOLINICE. Vraiment ?

MILPHIDIPPE. En vérité.

PYRGOPOLINICE. Dites-lui de retourner chez elle. J’y serai dans un instant.

MILPHIDIPPE. Ne vous faites pas attendre, ne lui causez pas de tourments.

PYRGOPOLINICE. Non, non ; mais allez.

MILPHIDIPPE. Nous partons. (Elles sortent.)

PYRGOPOLINICE. Eh ! que vois-je ?

PALESTRION. Que voyez-vous ?

PYRGOPOLINICE. Tiens, je ne sais qui vient là en costume de marin.

PALESTRION. C’est à nous assurément qu’il en veut. Oh ! c’est le patron du vaisseau.

PYRGOPOLINICE. Sans doute il vient chercher Philocomasie.

PALESTRION. Je le crois.


SCÈNE VII. — PLEUSIDE, PALESTRION, PYRGOPOLINICE.


PLEUSIDE, à part. Si je ne connaissais toutes les folies que . l’amour a fait faire aux hommes, chacun dans son genre, je rougirais davantage de sortir sous ce travestissement amoureux. Mais comme j’ai ouï dire que bien des gens, par amour, ont commis des actions inconvenantes, contraires à la vertu, sans parler d’Achille qui laissa massacrer ses concitoyens… Ah ! j’aperçois Palestrion, il est là avec le militaire. Il me faut changer de propos. (Haut.) Assurément, la femme est la fille de la Lenteur même ; toute lenteur est lenteur, mais il n’y en a pas d’égale à celle dont une femme est la cause. Je crois que cela tient à l’habitude. Je viens donc chercher Philocomasie ; frappons : holà, y a-t-il quelqu’un ?

PALESTRION. Qu’est-ce, l’ami ? répondez, pourquoi frappez-vous ?

PLEUSIDE. Je cherche Philocomasie, je viens de la part de sa mère ; si elle doit venir, qu’elle vienne ; elle retarde tout le monde ; nous voulons lever l’ancre.

PYRGOPOLINICE. Tout est prêt depuis longtemps. Allons, Palestrion, prends du monde pour t’aider à porter à bord les bijoux, les parures, les habits, tous les objets de prix. Tout ce que je lui ai donné pour emporter est emballé.

PALESTRION. J’y vais.