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détestent à la mort. Mais courons à la bagarre ; j’entends qu’on crie là dedans.



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ACTE V.


PÉRIPLECTOMÈNE, PYRGOPOLINICE, CARION, SCÉLÈDRE.


PÉRIPLECTOMÈNE. Amenez-le ; s’il ne veut pas vous suivre, enlevez-le, suspendez-le entre ciel et terre, déchirez-le.

PYRGOPOLINICE. Par Hercule, je vous supplie, Périplectomène.

PÉRIPLECTOMÈNE. Par Hercule, tu supplies en vain. Fais attention, Carion, si ton couteau est bien affilé.

CARION. Oh ! il lui tarde de trancher à cet adultère le bas du ventre, pour le lui pendre au cou, comme un hochet à un enfant.

PYRGOPOLINICE. C’est fait de moi.

CARION. Pas encore, tu parles trop tôt. (A Périplectomène.) Faut-il sauter dessus ?

PÉRIPLECTOMÈNE. Oui, mais d’abord qu’on le bâtonne.

CARION. A tour de bras.

PÉRIPLECTOMÈNE. Pourquoi, effronté, as-tu l’audace d’en conter aux femmes des autres ?

PYRGOPOLINICE. Mais de par tous les dieux, c’est elle qui s’est offerte à moi.

PÉRIPLECTOMÈNE. Il ment ; frappe.

PYRGOPOLINICE. Attendez, que je vous raconte.

PÉRIPLECTOMÈNE. Vous vous ralentissez ?

PYRGOPOLINICE. Ne puis-je parler ?

PÉRIPLECTOMÈNE. Parle.

PYRGOPOLINICE. On m’a prié de venir ici, chez vous.

PÉRIPLECTOMÈNE. Pourquoi as-tu osé y venir ? Il t’en cuira.

PYRGOPOLINICE. Aïe, aïe ! c’est assez de coups, grâce.

CARION. Faut-il couper ?

PÉRIPLECTOMÈNE. Quand tu voudras. Qu’on lui étende les membres, écartez-les bien.

PYRGOPOLINICE. Je vous en conjure, avant qu’il coupe, écoutez ce que j’ai à dire.

PÉRIPLECTOMÈNE. Parle, tandis que tu as encore quelque chose.