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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/119

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NOTICE SUR LE REVENANT.



À Rome, où l’on se moquait assez volontiers des dieux de l’Olympe, les esprits forts étaient cependant assez rares ; peu se défendaient de la croyance aux apparitions, aux spectres, aux prodiges : c’est dire que le titre seul de la comédie de Plaute devait exciter puissamment l’intérêt. Un jeune dissipateur, en l’absence de son père, gaspille la fortune et fait de la maison le théâtre d’orgies continuelles. Le père revient au moment même où les convives sont dans toute l’effervescence du plaisir. Il va entrer, il frappe : comment le retenir ? L’esclave Tranion, qui le guette, s’élance vers lui, l’épouvante, en lui faisant croire que la maison a dû être abandonnée à cause de l’apparition d’un fantôme, le fantôme d’un hôte assassiné par le précédent propriétaire. Mais un usurier survient, et réclame l’intérêt d’une somme qu’il a prêtée. Nouvelle fourberie : cet argent, dit l’esclave, a été employé à l’acquisition d’une autre maison, une maison magnifique, que l’on a eue presque pour rien. Quelle est cette maison ? Celle du voisin. Le vieillard veut la visiter ; Tranion l’y conduit, il ose même mettre en présence les deux vieillards ; le bonhomme est charmé des portiques, des cours, des appartements, il trouve l’emplette excellente et se frotte les mains, quand un esclave qui vient chercher l’un des convives évente toute la ruse. Grande colère du père ; mais un ami de son fils, que l’on a vu ivre et qui a cuvé son vin, obtient la grâce et du jeune homme et de l’esclave.