Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/201

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SCÈNE X. — SATURION, DORDALE, LA JEUNE FILLE.


SATURION. Si je n’extermine le coquin !

DORDALE. C’est fait de moi.

SATURION. Le voilà justement devant sa maison.

LA JEUNE FILLE. Bonjour, mon cher papa.

SATURION. Bonjour, mon enfant.

DORDALE. Aïe ! le Persan m’a enfoncé.

LA JEUNE FILLE. Voici mon père.

DORDALE. Hein ? quoi ? votre père ? Ah ! je suis perdu ! Malheureux, il ne me reste plus qu’à pleurer mes soixante mines.

SATURION. Attends, scélérat, je ferai en sorte que tu te pleures aussi toi-même.

DORDALE. Je suis mort.

SATURION. Çà, en justice ; marche, misérable.

DORDALE. Pourquoi m’appelez-vous en justice ?

SATURION. Je te le dirai devant le préteur. Allons, en route.

DORDALE. Vous ne prenez pas de témoins ?

SATURION, Moi, bourreau, que j’aille tirer l’oreille, pour toi, à un citoyen ! un brigand qui fait trafic de personnes libres !

DORDALE. Laissez-moi vous dire.

SATURION. Non.

DORDALE. Écoutez.

SATURION. Je suis sourd, marche. Par ici, effronté matou, ravisseur de jeunes filles. Viens, mon enfant, accompagne-moi devant le préteur.

LA JEUNE FILLE. Je vous suis.


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ACTE V.


SCÈNE I. — TOXILE, SAGARISTION, LEMNISÉLÉNÉ.


TOXILE. Les ennemis sont vaincus, les citoyens sauvés, l’État tranquille, la paix assurée, la guerre finie, le succès enlevé, l’armée et les garnisons saines et sauves ; pour votre aide puissante, ô Jupiter et vous tous dieux qui régnez dans le ciel, je vous rends grâces, maintenant que je suis si bien vengé de mon ennemi. Aussi je vais partager le butin avec ceux qui ont