AGORASTOCLÈS. C’est moi qui les ai sifflés.
MILPHION. Et vous ?
COLLYBISCUS. Allons, rentrez, Agorastoclès, que Lycus ne nous voie pas ensemble ; ce serait de quoi renverser nos plans.
MILPHION. Ce garçon est plein de sens. Faites ce qu’il vous dit.
AGORASTOCLÈS. Partons. (Aux témoins.) Mais vous, est-ce entendu ?
COLLYBISCUS. Allez.
AGORASTOCLÈS. Je m’en vais… Puissiez-vous, dieux immortels…
COLLYBISCUS. Partez donc.
AGORASTOCLÈS. Je pars.
MILPHION. A la bonne heure ! (Il rentre avec Agorastoclès.)
COLLYBISCUS. St ! silence !
UN TÉMOIN. Qu’y a-t-il ?
COLLYBISCUS, montrant la porte de Lycus. Cette porte vient de faire une grande impertinence.
UN TÉMOIN. Quelle impertinence ?
COLLYBISCUS. Elle a pété avec fracas.
UN TÉMOIN. La peste soit de vous ! Mettez-vous derrière nous.
COLLYBISCUS. Soit.
UN TÉMOIN. Nous irons devant.
COLLYBISCUS. Ces galants suivent leur habitude : ils placent le monde à leurs derrières.
UN TÉMOIN. Voici notre homme qui sort.
COLLYBISCUS. Il est fort bien, il a tout l’air d’un drôle. Tandis qu’il sort, je vais lui sucer tout son sang à distance.
SCÈNE III. — LYCUS, LES TÉMOINS, COLLYBISCUS.
LYCUS, au militaire qui est dans la maison. Je reviens dans un instant, militaire : je veux aller chercher de gais convives pour nous tenir compagnie ; pendant ce temps-là, on apportera les viandes, et les femmes, je pense, ne vont pas tarder à revenir du temple… Mais qu’est-ce que tous ces gens qui s’approchent là ? qu’est-ce qui les amène ? Et cet autre avec sa chlamyde, qui les suit à quelques pas ? ce n’est pas un Étolien.
UN TÉMOIN. Nous te souhaitons le bonjour, Lycus : pourtant ce n’est pas de bien bonne grâce, car nous ne portons pas dans notre cœur les gens de ton métier.