Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en montrant ses esclaves) Conduis ce monde-là à la maison, et dis à la nourrice de t’accompagner aussi.

AGORASTOCLÈS, à Milphion. Fais ce qu’il t’ordonne.

MILPHION, à Hannon. Mais qui est-ce qui vous les indiquera ?

AGORASTOCLÈS. Moi, parfaitement.

MILPHION. Je m’en vais donc.

AGORASTOCLÈS. J’aimerais mieux te le voir faire que te l’entendre dire. Et qu’on apporte à souper pour l’arrivée de mon oncle.

MILPHION, aux esclaves. Lachananim vos ! Je vais vous fourrer au moulin, et de là au puits, et après, de bonnes bûches à fendre. Je ferai en sorte que vous ne vantiez pas trop notre hospitalité.

AGORASTOCLÈS. Écoutez-moi, mon oncle : je vous le dis et vous ne direz pas que je ne vous en ai point parlé : donnez-moi votre fille aînée.

HANNON. C’est convenu.

AGORASTOCLÈS. J’ai votre parole ?

HANNON. Oui.

AGORASTOCLÈS. Salut, mon oncle, car maintenant vous l’êtes tout à fait. Ainsi désormais je pourrai causer librement avec elle. A présent, mon oncle, si vous voulez voir vos filles, suivez-moi.

HANNON. Voilà assez longtemps que j’en meurs d’envie ; je te suis.

AGORASTOCLÈS. Si nous allions à leur rencontre ?

HANNON. Je crains que nous ne nous croisions en route. Grand Jupiter, change mon incertitude en un bonheur assuré.

AGORASTOCLÈS. Me voilà sûr de posséder mes amours. Mais ce sont elles, je les aperçois.

HANNON. Ce sont mes filles ? qu’elles sont devenues grandelettes ! elles étaient si petites !

AGORASTOCLÈS. Voulez-vous que je vous dise ? Ce sont des colonnes grecques, elles ne demandent qu’à pousser.

MILPHION. Ma foi, ce que je disais tantôt en plaisantant va devenir, je crois, une belle et bonne réalité : il se trouvera que ce sont ses filles.

AGORASTOCLÈS. C’est déjà tout trouvé ! Toi, Milphion, emmène tout ce monde ; nous allons les attendre ici.