Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/391

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PANÉGYRIS. Est-ce une raison pour briser la porte ?

GÉLASIME. Prenez-vous-en à vos gens, ce sont vos gens qui sont en faute. Je venais voir ce que vous me vouliez, et j’avais pitié de la pauvrette.

DINACION. C’est pour cela que vous êtes venu si vite en aide.

PANÉGYRIS. Qui parle là si près de nous ?

DINACION. Dinacion.

PANÉGYRIS. Où est-il ?

DINACION. Regardez de mon côté, Panégyris, et laissez là ce mendiant de parasite.

PANÉGYRIS. Dinacion !

DINACION. C’est le nom que m’ont donné mes ancêtres.

PANÉGYRIS. Qu’y a-t-il ?

DINACION. Vous demandez ce qu’il y a ?

PANÉGYRIS. Et pourquoi pas ?

DINACION. Qu’ai-je à démêler avec vous ?

PANÉGYRIS. Tu fais l’insolent avec moi, petit drôle ? Parle tout de suite, Dinacion.

DINACION. Faites-moi donc lâcher par ceux qui me retiennent !

PANÉGYRIS. Qui est-ce qui te retient ?

DINACION. Belle question ! la fatigue me tient tous les membres.

PANÉGYRIS. Au moins suis-je sûre qu’elle ne te tient pas la langue.

DINACION. Je me suis tant dépêché à courir depuis le port, à cause de vous !

PANÉGYRIS. Apportes-tu quelque chose de bon ?

DINACION. J’annonce beaucoup plus de bonheur que vous n’en espérez.

PANÉGYRIS. Je suis sauvée.

DINACION. Et moi je suis mort, la fatigue me suce la moelle des os.

GÉLASIME. Et moi, malheureux, à qui la faim a pompé toute la moelle de l’estomac !

PANÉGYRIS. Tu as rencontré quelqu’un ?

DINACION. Une foule de monde.

PANÉGYRIS. Mais une personne…

DINACION. Beaucoup ; mais dans tant de gens pas un garnement pire que celui qui est ici.

GÉLASIME. Comment ! Voilà longtemps que je souffre qu’il me dise des injures. Si tu me mets encore en colère…

DINACION. Vous crèverez de faim, ma foi.