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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/444

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LE SYCOPHANTE. De ses propres mains, en mains propres.

CHARMIDE. Quelle mine a-t-il ?

LE SYCOPHANTE. Il a un pied et demi de plus que vous.

CHARMIDE, à part. Voilà qui est difficile, à moins que je n’aie été plus grand là-bas qu’ici. (Haut.) Vous le connaissez ?

LE SYCOPHANTE. Quelle sotte demande ! Un homme avec qui je mange tous les jours !

CHARMIDE. Et son nom ?

LE SYCOPHANTE. Le nom d’un fort honnête homme, ma foi.

CHARMIDE. Je voudrais l’entendre.

LE SYCOPHANTE. Lui, ma foi, il… il… La peste soit de moi !

CHARMIDE. Qu’est-ce donc ?

LE SYCOPHANTE, à part. J’ai avalé le nom sans m’en apercevoir.

CHARMIDE. Je n’aime pas les gens qui refoulent leurs amis derrière leurs dents.

LE SYCOPHANTE. Eh ! je l’avais sur le bout de la langue.

CHARMIDE, à part. Je suis arrivé tout à point pour lui.

LE SYCOPHANTE, à part. Me voilà pris comme un sot.

CHARMIDE. Eh bien, avez-vous trouvé le nom ?

LE SYCOPHANTE. Par ma foi, je suis tout honteux.

CHARMIDE. Voyez donc, l’ami, comme vous le connaissez !

LE SYCOPHANTE. Comme moi-même ; ce n’est pas si rare de chercher ce qu’on a dans la main, ce qui vous crève les yeux. Je m’aiderai des lettres. Le nom commence par un C.

CHARMIDE. Callicias ?

LE SYCOPHANTE. Non.

CHARMIDE. Callippe ?

LE SYCOPHANTE. Non.

CHARMIDE. Callidémide ?

LE SYCOPHANTE. Non.

CHARMIDE. Callinique ?

LE SYCOPHANTE. Non.

CHARMIDE. Callimarque ?

LE SYCOPHANTE. Vous n’y êtes pas. Eh ma foi, je ne m’en soucie guère, pourvu que je m’en souvienne pour moi.

CHARMIDE. Mais il y a ici plusieurs Lesbonicus ; si vous ne me dites le nom du père, je ne peux pas vous indiquer les gens que vous cherchez. A quoi ressemble-t-il, ce nom ? Si nous pouvions trouver en devinant.

LE SYCOPHANTE. C’est comme qui dirait Char…

CHARMIDE. Charès ? Charidème ? Charmide ?