Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE VI.


I. (1.) Le Pont-Euxin (hospitalier), appelé jadis Axenus(IV, 24) à cause de la barbarie inhospitalière des peuples qui en habitaient les rives, s’épanche, lui aussi, entre l’Europe et l’Asie, grâce a une malignité particulière de la nature, qui cède sans terme å l’avidité de la mer. Ce n’était pas assez que l’océan entouråt les terres, et que, augmentant l’étendue des lleux inhabités, il eût englouti une partle des continents ; ce n’était pas assez qu’il eût falt lrruptlon å travers les montagnes brlséœ, qu ’ll eût arrache Calpé a l’Afrique, et noyé des espaces plus grands que ceux qu’il laissait découverts ; ce n’était pas assez que par l’Hellespont ll eût versé la Propentlde aux dèpens de nouvelles terres qu’il dèvorait ; ll fallait qu’a partir du Bosphore de Thrace ll se développât en une autre tmmenslté, toujours insatiable, jusqu’à ce que le Palus-Méotide jolgne å ces eaux débordées son 2 contingent de spoliations. Ceslnondations se sont faites malgré les terres ; on le voit å tant de détrotts, a tant d’espaces retrécis par la résistance de la nature : l’Hellespent n’aque 815 pas de large (iv, 18) ; le trajet des deux Bosphores, un bœuf peut le faire å la nage, d’où vient le nom qu’ils pertent (t). Les continents, quoique séparés, ont encore des peints de contact : on entend, en effet, des deux côtés le chant des oiseaux et les aboiements des chlens ; la volx humaine, d’une rive å l’autre, peut même établir une conversation entre ces deux LIBER VI.

| 1. (t.) Pontus Euxínus, antes ab inhospltall feritate Axenos appotlatus, pecutlari lnvldía naturœ sine ullo fine indulgents avidttati marls, et tpse inter Europam Aslamque lundítur. Non luerat salis Oceano ambisse terras, et partem carum aucta lnanltate abstulisse : non lrruplsse fractis monlíbus, Calpeque Africa : avutsa tanto majora absorbuisse, quam rellquerlt, spatía : non por Hellespontum Proponllda ínfudísse, lterum terl’ls dévoratís : à Bosporo quoque in aliam vastitatem pandílur nulla satietate, douce exspatiantí lacus Mœotll rapínam suamjunganl. lnvltis hoc aceldisse terris, indicio sunt tot angustiae, atque tam parva naturœ repngnantis íntervalla, ad Hcllespontum octlngentorum septuaginla qulnque passuum : ad Bosporos duos, vel bubus meablli transítu : unde nomen amltobus, et jam quœdam in dissociation germanltas concors. Alitum qutppe cantus, canumque latratus tnvicem andiuntur : vocis etiam bumanœ commercial, inter duos mondes, sl les vents n’en dlsslpent pas le bruit dans les alrs. La mesure du Pont-Euxin, depuis le Bosphore jusqu’au Palus-Méotide, a été evaluée par quelques-uns å t,438,500 pas ; Ératosthène l’estlme å100,000 pas de molns ; Agrippa compte det Chalcédoine au Phase 1,000,000 de pas, delà au Bosphore Clmmérlen soo,000. Quantånous, nous exposerons d’une manière générale les distances que l’on a reconnues de notre temps ; car on s’est battu même sur le Bosphore Clmmérlen. A partir de la gorge du Bosphore de Thrace, on trouve le fleuve Bhebas, que quelques-uns ont appelé Rhésus ; puls le fleuve Pslfils ; le port Calpas ; le Ssgarls, fleuve célèbre, ayant sa source en Phrygle, recevant de grandes rlvlèrcs, et entre autres la rlvlère de Tembrogius et celle de Gallus, et pertant chez la plupart le nom de Sangarlus : ù partir de là, les golfes de Mariandyna, la ville d’Héraclée, placée sur le fleuve Lycus, å 200,000 pas de l’ouverture du Pont-Eu xln ; le pert Aconc, redoutable å cause de l’aconlt (xxvu, 2), plante vénéneuse ; la caverne Achéruslenne ; les fleuves Pœdopldes, Calllchorus, Sonautes ; la ville de Tium, å 38,000 pas d’Héraclée ; le fleuve Btllis. ll.(lI.)Àll delåde ce flettve est laPaphlagonls, l appelée par quelques- uns Pylœménte, s’appuyant en arrière sur la Galatle ; elle renferme Maslytb ville des Milésiens, puis Cromna : en ce lieu Cornelius Népos place les Henetes, et il prétend que