Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/261

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il laisse la question indécise. Les écrivains grecs postérieurs furent moins réservés. Étienne de Byzance distingue deux Lycies : l'une nommée d'après Lycus, fils de Pandion ; l'autre voisine de la Cilicie, et gouvernée par Sarpédon. Le scoliaste explique la chose d'une manière différente (Il. 1V, 103, et V, 105) : d'après lui, Lycie est à la fois un nom de la ville Zeleia, et le nom du pays, ainsi appelé ordinairement. Eustathe, commentant les mêmes passages, suppose deux pays portant le même nom : la petite Lycie, aussi nommée la petite Troie, pays de Pandarus, et la grande Lycie, royaume de Sarpédon. Dans tous ces auteurs, la mention constante de Pandarus et de Sarpédon indique la source de la confusion. Les auteurs latins tirèrent leur géographie de l'observation, et non de l'étude d'Homère ; ni dans Pline, ni dans Pomponius Méla, il n'est fait aucune mention du second royaume ou de la seconde ville de Lycie. Nous sommes maintenant en état d'expliquer l'origine de ces erreurs. Le pays compris par les Grecs sous le nom général de Lycie renfermait deux nations, les Tremiles et les Troyens (Troes) ; toutes deux envoyèrent des troupes au secours de Troie, la première sous Sarpédon et Glaucus, la seconde sous Pandarus, fils de Lycaon. Le nom de Troyens (Troes) appliqué à la fois au peuple de Trooumene ou Tlos et de Troie conduisit à la contusion : Homère lui-même, ou les compilateurs de lIliade, en sa forme actuelle, commirent l'erreur de faire venir les troupes de Pandarus de Zeleia, au pied du mont Ida, ville dont la position est bien connue de tous les anciens géographes. L'auteur de lIliade est entré si avant dans la mythologie de la Lycie, qu'on ne peut le supposer dénué de notions sur ce pays ; et la méprise fut sans doute faite à une période postérieure, quand les poèmes détachée furent réunis.» (Ch. Fellows, An account of discoveries in Lycia, p. 466; Londres, 1811.)

(24) Quelques-uns font de Caries un adjectif se rapportant à Heraclea : Héraclée, d'origine carienne.

(25) Androlitia Vulg. —Il faut lire Mandrolytie : voy. Raoul Rochette, Mémoire sur le temple de Diane Leucophryne (l'Institut, n° 120, décembre 1845, p. 145). Cette correction a été proposée par Boeckh ( Corp. inscr. gr., n° 2910, t. II, p. 580). Mandra est le nom d'une divinité locale, qui figure dans d'autres noms, par exemple la mandragore, comme l'a fait voir M. Letronne dans son mémoire sur cette question.

(26) D'après M. Lebas ( Voyage en Asie Mineure, Revue de philologie, t. I, p. 221), les Macédoniens dont il s'agit ici sont les Macédoniens de Mandes. Ou sait, par les médailles, que les Blaudeis ajoutaient à leur nom celui de Makedones, sans doute parce qu'ils descendaient d'un certain Blaudos, à en juger par le passage d'Étienne de Byzance relatif à cette ville. Voyez le mémoire de M. Lebas pour les arguments qui lui font placer Blaudos près des Poemanéniens, et sur l'emplacement occupé aujourd'hui par Balat. Il s'ensuit qu'il faut mettre dans le texte de Pline entre Macedones et Aschilacae une virgule, ponctuation qui du reste est donnée par Dalechamp.

(27) Neuris Vulg.