Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Néripes, les Agandéens, les Mandaréeens, les Satarchéens, les Spaléens.

VIII. (VIII.) La côte intérieure est parcourue, tous les peuples qui l'habitent ont été nommés ; maintenant décrivons les vastes contrées situées plus avant dans les terres. Je conviens que ma description différera en beaucoup de points de celles des anciens ; mais je me suis mis avec soin au courant des connaissances acquises sur ces contrées, tant par les guerres que Domitius Corbulon a faites récemment de ce côté, que par l'arrivée à Rome de rois qui venaient en suppliants, ou de fils de rois qui étaient envoyés en otage. Nous commencerons par la nation des Cappadociens. La Cappadoce, de toutes les nations du Pont, s'avance le plus loin dans l'intérieur des terres, dépassant par son flanc gauche la grande et la petite Arménie et la Commagène, et à droite toutes les nations énumérées dans la province Asie ; couvrant des peuples nombreux, et s'élevant rapidement vers le levant et la chaîne du Taurus, elle passe au-devant de la Lycaonie, de la Pisidie, de la Cilicie, s'avance au delà de la contrée d'Antioche, et s'étend jusqu'à la Cyrrhestique per sa partie appelée Cataonie. Là la longueur de l'Asie est de 1.250.000 pas, la largeur de 640.000.

IX. (IX.) La grande Arménie, qui commence aux monts Paryadres, est séparée, comme nous l'avons dit (V, 20), de la Cappadoce par l'Euphrate, et, quand l'Euphrate s'éloigne de la Mésopotamie, par le Tigre, fleuve non moins célèbre. Elle donne naissance à l'un et à l'autre, et forme le commencement de la Mésopotamie, qui doit s'étendre entre les deux fleuves ; là l'intervalle est occupé par les Arabes Aroéens. Elle étend ainsi sa frontière jusqu'à l'Adiabène ; séparée de cette province par une chaîne transversale, elle s'étend en largeur à gauche jusqu'au fleuve Cyrus, passant au delà du fleuve Araxe ; en longueur jusqu'à la petite Arménie, dont elle est séparée par le fleuve Absarus se jetant dans le Pont-Euxin, et par les monts Paryadres donnant naissance à l'Apsarus.

X. Le Cyrus naît dans les montagnes des Héniochiens, qui ont été appelées par d'autres Coraxiques ; l'Araxe, dans les mêmes montagnes que l'Euphrate, 6.000 pas d'intervalle : accru de la rivière Musis, il se jette lui-même, ainsi que plusieurs auteurs l'ont dit, dans le Curus, qui l'emporte à la mer Caspienne.

Villes célèbres dans la petite Arménie, Césarée, Aza, Nicopolis ; dans la grande, Armosate, voisine de l'Euphrate, Carcathiocerta, voisine du Tigre ; Tigranocerta ; sur un plateau ; Artaxata, en plaine auprès de l'Araxe. Aufidius a évalué l'étendue de l'Arménie entière à 5.000.000 de pas ; l'empereur Claude en porte la longueur, depuis Dascusa jusqu'au bord de la mer Caspienne, à 1.3000.000 pas ; la largeur à la moitié, depuis Tigranocerta jusqu'à l'Ibérie. Ce qui est certain, c'est qu'elle est divisée en préfectures, appelées stratégies, dont quelques-unes formaient jadis des royaumes ; elles sont au nombre de 120, et portent des noms barbares. A l'orient, l'Arménie est bornée, mais non immédiatement, par les monts Cérauniens et l'Adiabène ; l'espace intermédiaire est occupé par les Sophènes ; au delà des Sophènes sont les montagnes, et au delà des montages est l'Adiabène. Sur les pentes les plus voisines de l'Arménie sont les Ménobardiens et les Moschènes. L'Adiabène est entourée par le Tigre et des montagnes inaccessibles, elle a à sa gauche