Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T2 - 1850.djvu/527

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XXXVI. 1 La pierre phrygienne porte le nom du pays qui la produit. C’est une masse poreuse. On la calcine, après l’avoir préalablement arrosée de vin. On active le feu avec des soufflets jusqu’à ce qu’elle rougisse, puis on l’éteint arec du vin doux. Cette opération se fait trois fois. La pierre phrygienne ne sert que pour la teinture des étoffes.

XXXVII

XX.
Le schiste et l’hématite ont des analogies. L’hématite se trouve dans les mines. Brûlée, elle imite la couleur de minium. Elle se brûle comme la pierre phrygienne , mais ne s’éteint pas avec du vin. On reconnaît que l’hématite a été falsifiée avec du schiste, à des veines rouges et à la friabilité. Elle est merveilleuse pour les meurtrissures des yeux. En bois-son, elle arrête les pertes. Les hemoptoïques en prennent aussi en boisson avec du suc de grenade. Elle est efficace dans les maux de vessie. On la boit dans du vin, pour les blessures faites par les serpents. Dans tous ces cas, la pierre nommée schiste a moins d’efficacité. Toutefois, parmi les schistes, le plus avantageux est celui qui ressemble au safran. Dans du lait de femme, il est particulièrement bon pour les ulcérations de la cornée, et il arrête très-bien la procidence des yeux. Telle est l’opinion des auteurs les plus récents.

XXXVIII

1 Sotacus, un des plus anciens auteurs, parle, outre l’aimant ( XXXVI, 25), de cinq espèces d’hématites. Il donne la palme à l’hématite d’Éthiopie, très bonne pour les compositions ophtalmiques et pour celles qu’on nomme panchrestes, ainsi que pour les brûlures. La seconde espèce se nomme, dit-il, androdamas. Elle est noire, remarquable par sa pesanteur et sa dureté, ce qui lui a valu le nom qu’elle porte. On la trouve particulièrement en Afrique ; elle attire l’argent, le cuivre, le fer. On la reconnaît sur une pierre à aiguiser en pierre besanite (XXXVI, 11, 4). En effet, elle rend une liqueur couleur de sang. C’est un remède excellent pour les affections du foie.

2 Il fait la troisième espèce avec l’hématite d’Arabie, d’une dureté égale, rendant à peine, sur la pierre à aiguiser mouillée, une liqueur qui parfois ressemble au safran. Il nomme la quatrième espèce elatitès quand elle est crue , miltitès quand elle est calcinée : bonne pour les brûlures, et, pour tous les emplois, plus efficace que la rubrique (XXXV, 14). La cinquième espèce est nommée schistos. Elle arrête le flux hémorroïdal. En somme, il recommande de prendre à jeun pour les affections du sang toutes les hématites, à la dose da trois drachmes, triturées dans de l’huile. Le même auteur rapporte qu’il y a un schistos (XXXVI, 37) d’un autre genre que les hématites ; il le nomme anthracite. Cette substance, dit-il, est noire, et se trouve en Afrique. Usée sur la pierre à aiguiser mouillée, elle rend, par le côté qui tenait à la terre, une couleur noire ; par l’autre, une rouleur safranée. C’est un excellent ingrédient pour les compositions ophtalmiques.

XXXIX

XXI.
Les aétites, en raison du nom qu’elles portent, ont une grande réputation. Elles se trouvent dans les nids d’aigles, comme nous l’avons dit livre dix (X, 4). On prétend qu’il y en a toujours deux, l’une mâle , l’autre femelle ; que sans elles les espèces d’aigles dont nous avons parlé n’engendrent pas, et que pour cette raison il n’y a jamais que deux petits. On en distingue quatre espèces : l’aétite d’Afrique est petite, molle, renfermant dans son intérieur et