pour ainsi dire dans son ventre une argile suave et blanche. Elle est friable, et on la regarde comme femelle. L’aétite mâle se trouve en Arabie : elle est dure, semblable à la noix de galle, ou roussâtre, et renferme dans son intérieur une pierre dure.
2 La troisième appartient à l’île de Chypre ; elle ressemble par la couleur à celle d’Afrique; mais elle est plus grosse et aplatie, tandis que les autres sont globuleuses. Elle a dans son intérieur un sable agréable et de petites pierres. Elle-même est tendre au point de se laisser écraser sous les doigts. La quatrième se nomme taphiusienne ; elle se produit auprès de Leucade, à Taphiuse, localité qui est à la droite de ceux qui font voile d’Ithaque à Leucade.
3 On en rencontre dans les fleuves une blanche et ronde ; elle a dans son intérieur une pierre nommée callimus, et qui est tout ce qu’il y a de plus tendre. Toutes les aétites attachées aux femmes grosses ou aux femelles pleines, dans de la peau d’animaux sacrifiés, empêchent les avortements. Il faut les laisser tout le temps de la grossesse, jusqu’au moment de la parturition ; autrement il y aurait procidence de la matrice ; mais si on ne les ôte à ce moment, l’enfantement ne se fait pas.
XL
1 La pierre samienne vient de la même île que la terre samienne, dont nous avons parlé (XXXV, 53). On s’en sert pour polir l’or. On s’en sert aussi en médecine avec le lait, de la façon que nous avons dit plus haut (XXXVI, 37 ), pour les ulcérations des yeux, et aussi pour les anciens larmoiements. À l’intérieur, elle est bonne contre les affections de l’estomac; elle apaise les vertiges ; elle remet les esprits ébranlés. Quelques-uns pensent qu’elle est utile dans l’épilepsie et la dysurie. On l’incorpore dans les médicaments dits acopes (délassants). Elle se reconnaît à sa pesanteur et à sa blancheur. On prétend qu’en amulette elle empêche l’avortement
XLI
1 La pierre arabe ressemble à l’ivoire. Calcinée, elle s’emploie en dentifrice. Elle guérit particulièrement les hémorroïdes : pour cela on la met sur de la charpie, et par-dessus on appli que des compresses.
XLII
1 Il ne faut pas omettre l’histoire de la pierre ponce. On donne, il est vrai, ce nom aux pierres rongées qu’on suspend dans les édifices appelés musées, pour simuler artificiellement des grottes. Mais les pierres ponces employées pour polir la peau, par les femmes, que dis-je ? par les hommes, et qui servent aussi, comme on lit dans Catulle (Epigr. 1), à polir les livres, se trouvent (et ce sont les plus estimées) à Mélos, à Nisyros, et dans les îles Éoliennes. pour être bonnes, elles doivent être blanches, très peu pesantes, poreuses et sèches autant que possible, friables, et ne donnant pas de sable quand on les frotte. En médecine elles sont animantes et siccatives après la troisième calcination, opération qu’on fait avec du charbon pur, en les éteignant à chaque fois avec du vin blanc.
2 Puis on les lave comme la cadmie (XXXIV, 21), on les fait sécher, et on les conserve dans un endroit aussi sec que possible. Cette poudre s’emploie surtout dans les compositions ophtalmiques. Elle mondifie doucement les ulcérations des yeux, les cicatrise et les corrige. Quelques-uns aiment mieux, après la troisième calcination, les laisser refroidir que les éteindre, puis les triturer dans du vin. On les incorpore aussi dans les emplâtres, pour les ulcérations de la tête et des parties génitales.