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Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/482

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NOTES

se sont épuisés en commentaires pour arriver à cette conclusion, qui se présente d’abord. Quelques-uns se sont tellement embarrassés dans leurs recherches, qu’ils ont fini par déclarer que la phrase de Pline n’avait aucun sens.

38. La nature ni la fatalité. Il faut entendre ici la nature et la fatalité dans le même sens. Mors ex natura est une mort naturelle, et la même idée s’exprime souvent en latin par mors fatalis. Germanicus mourant dit dans Tacite (Ann. II, 71), si fato concederem, en l’opposant à scelere interceptus.

39. Dans cette inévitable nécessité, etc. Ce n’est pas la nécessité de la mort, comme conséquence inévitable d’une grave maladie : c’est la nécessité de mourir, entendue dans son sens le plus général, la nécessité attachée à notre condition d’homme. Necessitas correspond à ex natura et à fatalis.

40. Se furent accrues, etc. J’ai lu avec Schæfer et la plupart des éditeurs cum senectute ingravescentem, au lieu de eum senectute ingravescentem, qui se trouvait dans l’édition jointe à la traduction de De Sacy.

41. Et j’en aurais eu le plaisir, etc. De Sacy a réuni la phrase : dedisses huic, etc., au discours de Corellius. J’ai suivi son sentiment, malgré l’opinion de Gesner, de Lallemand, et de Schæfer, qui mettent cette phrase dans la bouche de Pline. Comment, avec leur interprétation, entendre la phrase suivante : Affuit tamen voto deus ? On sait d’ailleurs que Corellius vivait encore sous Nerva (voyez liv. iv, 17). Pline ne peut donc pas dire qu’avec un corps plus robuste, Corellius aurait survécu au tyran : c’est Corellius qui peut le dire, persuadé qu’il va mourir avant Domitien.

42. Je le regrette, comme s’il m’eût été ravi, etc. J’ai trouvé dans l’édition jointe à la traduction, tanquam et juvenis et firmissimi morte doleo, et dans l’édition de Schæfer, tanquam et juvenis et fortissimi morte doleo. J’ai adopté, d’après Heusinger et son édition romaine, mortem doleo, qui est d’une latinité plus exacte. Quant à fortissimi, j’ignore d’après quelle autorité Schæfer l’a introduit dans son texte.