Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/484

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des statues à un particulier, sans la permission de l’empereur. Cette loi fut maintenue même sous Trajan.

54. Ne pouvant les voir ailleurs. C’eût été un crime de lèse-majesté que d’exposer en public les images de Brutus, de Cassius ou de Caton : sous les empereurs, ce n’étaient plus que des meurtriers. On sait que, pour avoir loué Brutus et Cassius, Cremutius Cordus fut accusé et condamné, sous Tibère (Tacit. , Ann . IV, 34).

55. Vous m’écrivez, etc. Cette lettre est un monument de l’esprit superstitieux, qui se conserva chez les Romains, même sous les empereurs, au sein de la civilisation et des lumières. Corneille, dans Polyeucte, a donc pu dire avec vérité :

Un songe en notre esprit passe pour ridicule :

Il ne nous laisse espoir, ni crainte, ni scrupule

Mais il passe dans Rome avec autorité

Pour fidèle miroir de la fatalité.

56. Un songe assez souvent, etc. Homer. , lliad. i, 63.

57. Devant les quatre tribunaux assemblés. Les centumvirs étaient divisés en quatre conseils : quelquefois ils se séparaient seulement en deux sections, et même ils se réunissaient tous ensemble pour juger les causes importantes (ADAM, Antiq. rom. ). J’ai pensé qu’il ne pouvait être ici question que de ce dernier mode de jugement : car Pline veut faire entendre que c’était une circonstance extraordinaire, propre à l’intimider. ( Voyez liv. iv, 24. )

58. Défendre sa patrie, etc. Homer. , lliad. xii, 243.

59. L’abondance des paroles. J’ai laissé tractatu, qui s’explique facilement : la plupart des textes portent cependant tractu.

60. Qu’il a supprimées en écrivant. Pour l’intelligence de ce passage et de plusieurs autres, il faut se rappeler que les orateurs anciens n’écrivaient presque jamais leurs plaidoyers, qu’après les avoir prononcés. Cicéron le dit lui-même dans ses Tusculanes, iv, 25 : Jam rebus transactis et præteritis, orationes scribimus.

61. Je saisis tout ce qui se présente, etc. Il y a dans le texte πάντα λίξον κινώ, je remue toute pierre : c’est un proverbe grec, dont on rapporte diversement l’origine. Voyez les Proverbes d’Érasme, à l’article omnem lapidem movere.