Page:Plotin - Ennéades, t. I.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
PRÉFACE.

Il nous reste trois grands monuments de la philosophie grecque : les Dialogues de Platon, l’œuvre encyclopédique d’Aristote, et les écrits du chef de l’École néoplatonicienne, les Ennéades de Plotin. On trouve dans les premiers, bien que sous des formes encore indécises et sous des voiles qui ne sont qu’à demi transparents, les théories les plus élevées de l’Idéalisme ; les seconds contiennent, sous une forme arrêtée, un vaste système de connaissances positives, où les questions sont le plus souvent résolues par une méthode savante, à l’aide de l’observation et du raisonnement ; les Ennéades offrent l’expression la plus pure, la plus haute et la plus complète de cet Éclectisme néoplatonicien qui tenta à la fois de concilier Aristote et Platon et d’allier aux doctrines rationalistes de la Grèce les idées mystiques de l’Orient.

Quoique de mérites fort divers, ces trois monuments ont pour la philosophie et surtout pour l’histoire de cette science une importance presque égale. On ne saurait en effet, si on ne les a explorés tous les trois, se faire une idée juste et complète de la philosophie ancienne, de ses progrès ou du moins de ses transformations, ni connaître toutes les solutions qui ont été données aux grands problèmes que l’humanité a de tout temps agités.

Mais il n’y a, de nos jours surtout, qu’un bien petit nombre de savants privilégiés qui puissent étudier dans les