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PREMIÈRE ENNÉADE, LIVRE IX.


LIVRE NEUVIÈME.


DU SUICIDE.


Ce livre est le seizième dans l’ordre chronologique. Dans la Vie de Plotin (§ 24, p. 29), il est intitulé : Du Suicide raisonnable. Il doit être rapproché du livre iv de l’Ennéade I (§ 7, 8 ; p. 81-82) et du livre ix de l’Ennéade II (§ 18, p. 309). Il paraît n’être qu’un fragment d’un traité plus étendu.

Voici ce que Creuzer dit à ce sujet :

« Hic ipse liber, quem nunc tractamus, pro fragmento potius, utpote paucis tantummodo sententiis absolutus, quam pro justo libro haberi debet. Atque hoc ipsum fortasse sit unum ex vestigiis quæ plura exstant (Vid. Fabricii Bibl. gr., V, p. 696, éd. Harles) duplicis recensionis Plotinianorum operum, Eustochianæ et Porphyrianæ. Illud addam, non credibile esse Porphyrium sua in recensione tam nudum tamque contractum libellum emisisse, qualis hic ipse est quem nunc habemus, sed potius justum librum, certe omnibus iis argumentis instructum quibus ipse a præceptore suo Plotino a morte sibi inferenda aversus fuerat. Hic vero libellus speciem habet sciagraphiæ, unde demum secundis curis liber suis numeris absolutus effici possit. Hæc, si probabiliter ponuntur, simul indicio sunt nos hodie in nostris Codicibus mixtam possidere recensionem, videlicet compositam ex Porphyriana atque Eustochiana. »

§ I. RAPPROCHEMENTS ENTRE LA DOCTRINE DE PLOTIN ET CELLE DE PLATON.

Beaucoup de philosophes ont traité la question du suicide. Nous ne citerons ici que Platon, parce que Plotin a évidemment pris pour texte de sa dissertation le passage suivant du Phédon (p. 62 ; t. I, p. 194 de la trad. de M. Cousin) :

« Sur quoi se fonde-t-on, Socrate, quand on prétend qu’il n’est pas permis de se donner la mort ? J’ai bien ouï dire à Philolaüs, quand il était parmi nous, et à plusieurs autres encore, que cela n’était pas permis ; mais je n’ai jamais rien entendu qui me satisfît