Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

QUATRIÈME ENNÉADE

LIVRE PREMIER.


DE L’ESSENCE DE L’ÂME[1].


C’est dans le monde intelligible que réside l’essence véritable. L’intelligence est ce qu’il y a de meilleur là-haut ; mais il s’y trouve aussi des âmes : car c’est de là qu’elles sont descendues ici-bas. Seulement, là-haut les âmes n’ont point de corps, tandis qu’ici-bas elles habitent dans des corps et y sont divisées. Là-haut, toutes les intelligences existent ensemble, sans séparation ni division ; toutes les âmes existent également ensemble dans ce monde qui est un, et il n’y a pas entre elles de distance locale. L’intelligence reste donc toujours inséparable et indivisible ; mais l’âme, inséparable tant qu’elle demeure là-haut, a cependant une nature divisible. Se diviser pour elle consiste à s’éloigner du monde intelligible et à s’unir aux corps ; on pourra donc dire avec raison qu’elle devient divisible en passant dans les corps, puisqu’elle se sépare ainsi du

  1. Ce livre est le sommaire des idées développées ci-après dans le livre II. Pour les autres Remarques générales, Voy. les Éclaircissements sur ce livre à la fin du volume.