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TROISIÈME ENNÉADE.


    tigandam contemplandamque veritatem ; at non est persona et dignitatis primi Principii ut quærat appetatque aliquid, et ne seipsum quidem ; ne absens quodammodo a se et redux in se esse videatur, suamque felicitatem intelligendo magis quam essendo degustet. Decantatissimæ et passim obviæ sunt apud istos philosophos hujusmodi ratiocinationes. At hæret nihilo minus scrupules, qui possit summum Bonum primumque Principium sui cognitione et intelligentsia destitui. Extricari forsan poterat hic nodus axiomate illo his philosophies perquam familiari : de Deo cautius certiusque per negationes quam per affirmationes sermonem fieri ; at negationes id genus non id valere ut aliqua perfectionis ornementa Deo adimantur ; sed ut, dum ei adimuntur, qualia naturis mentibusque creatis vel convenire possunt vel innotescere, eidem rursus alio eminentissimo et incomprehensibili modo competere intelligantur. Ita ergo, dum summum Bonum vita et intelligentsia orbatur, illa nimirum ei vita adjudicatur et intelligentia, qualis a nobis capitur, non paucis nævis aspersa ; at simul et semel id intus dictat conscientia alterius generis vitam et intelligentiam ei competere nobis ignotam, ininvestigabilem, incomprehensibilem. » (Dogmata theologica, t. I, p. 74.) Les réflexions que fait ici le P. Thomassin sont tout à fait conformes à la doctrine de saint Denys l’Aréopagite, qui s’exprima en ces termes : « Dieu ne se nomme pas et ne s’explique pas ; sa majesté est tout à fait inaccessible… De là vient que les théologiens ont préféré s’élever à Dieu par la voie des locutions négatives, parce qu’ainsi l’âme se dégage des choses matérielles qui l’étreignent ; qu’elle pénètre à travers les pures notions qu’on peut avoir de la Divinité, et par delà desquelles réside Celui qui dépasse tout nom, toute raison, toute connaissance, et qu’enfin elle s’unit intimement à lui, autant qu’il peut se communiquer et que nous sommes capables de le recevoir. » (Des Noms divins, ch. XIII, p. 461 de la trad. de M. l’abbé Darboy.) D’ailleurs, pour juger sur ce point la théorie de Plotin, il faut lire le livre VIII de l’Ennéade VI, le seul où notre auteur ait exposé complètement sa pensée sur la première hypostase. C’est le point culminant de sa métaphysique.