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SOMMAIRES.


LIVRE NEUVIÈME.
CONSIDÉRATIONS DIVERSES SUR L’ÂME, L’INTELLIGENCE ET LE BIEN.

Ce livre contient des pensées détachées sur les points suivants :

(I) 1o  L’Animal qui est, dont Platon parle dans le Timée, est le monde intelligible, l’ensemble des idées ; il est identique à l’Intelligence qui le contemple, en sorte que la chose pensée, la chose pensante et la pensée sont une seule et même chose. L’Âme universelle, au contraire, divise les idées qu’elle conçoit, parce qu’elle les pense d’une manière discursive[1].

(II) 2o  L’Âme s’élève au monde intelligible en ramenant graduellement à l’unité chacune des facultés qu’elle possède[2].

3o  L’Âme universelle communique la vie au corps de l’univers sans se détacher de la contemplation du monde intelligible. L’âme particulière au contraire se sépare de son principe quand elle entre dans un corps.

4o  L’Un est présent partout par sa puissance.

5o  L’âme reçoit sa forme de l’intelligence.

6o  En nous pensant nous-mêmes, nous pensons une nature intellectuelle.

7o  L’Un est supérieur au repos et au mouvement.

8o  Ce qui passe de la puissance à l’acte ne peut exister toujours, parce qu’il contient de la matière. Ce qui est en acte et qui est simple est immuable.

9o  Le Bien est supérieur à la pensée, en ce sens qu’il en est la cause.


  1. On peut rapprocher de cette théorie le fragment suivant de Porphyre : « Il y a deux sortes de créations, l’une indivisible, l’autre divisée : à la première préside Jupiter, à la seconde Bacchus ; c’est pour cela qu’il est mis en pièces. Chacun d’eux a sous lui une pluralité qui lui est propre : Bacchus a sous lui les Titans, et Jupiter les dieux olympiens. L’un et l’autre constituent une unité et une triade démiurgique. » (Fragment cité par Olympiodore, Comm. sur le Phédon, dans M. Cousin, Fragments de Philosophie ancienne, p. 460.)
  2. Voy. ci-après p. 640, note 6. Olympiodore dit à ce sujet : « La connaissance est la beauté de l’âme, à cause de son évidence et de son charme. Plus elle se dégage de la matière et par conséquent de l’ignorance, plus elle est belle, et sa beauté suprême est de s’unir à la lumière intellectuelle. » (Comm. sur le Phédon, dans M. Cousin, Fragments de Philosophie ancienne, p. 432.)