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QUATRIÈME ENNÉADE.


aussi à d’autres astres, parce que ces hommes sont persuadés qu’ils peuvent en obtenir une foule de choses ; ils croient même les obtenir si facilement qu’ils leur demandent de concourir non-seulement à des actions qui sont justes, mais encore à d’autres qui sont injustes. Il nous reste donc à examiner les questions que soulève ce dernier point.

Ici, en effet, s’offrent des questions importantes et souvent traitées, surtout par ceux qui ne peuvent souffrir qu’on regarde les dieux comme les complices ou les auteurs d’actes honteux, par exemple de folles amours et d’adultères[1]. Pour cette raison, ainsi que pour ce que nous avons dit plus haut de la mémoire des astres, nous avons à examiner la nature de l’influence qu’ils exercent. En effet, s’ils exaucent nos vœux sans le faire sur-le-champ, s’ils nous accordent ce que nous demandons après un temps quelquefois fort long, il faut qu’ils se souviennent des vœux que nous leur adressons : or, précédemment nous leur avons refusé la mémoire. Quant aux bienfaits qu’ils accordent aux hommes, nous avons dit que les choses se passaient comme si ces bienfaits étaient accordés par Vesta, c’est-à-dire par la Terre, à moins qu’on ne prétende que la Terre seule accorde des bienfaits aux hommes[2].

Nous avons donc deux points à examiner : nous avons d’a-

    dont les sacrifices sont accompagnés, lorsque leurs parents offraient des victimes aux dieux avec la plus ardente piété, pour eux-mêmes et pour leurs enfants, et que leurs vœux et leurs supplications s’adressaient à ces mêmes dieux, d’une manière qui montrait combien était intime en eux la persuasion de leur existence ; eux qui savent ou qui voient de leurs yeux que les Grecs et tous les étrangers se prestement et adorent les dieux au lever et au coucher du soleil et de la lune, dans toutes les situations heureuses ou malheureuses de leur vie…, ils nous forcent à leur tenir le langage que nous leur tenons. » (Lois, p. 887 ; t. X, p. 219 de la trad. de M. Cousin.)

  1. Voy. Enn. I, liv. III, § 1-6 ; t. I, p. 165-174.
  2. Voy. ci-dessus, § 27, p. 372.