Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/558

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
508
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


semble constitue la Raison, par laquelle l’Âme administre le monde de la même manière que le corps d’un être vivant est administré par la raison séminale qui façonne ses organes. L’action que l’Âme exerce ainsi, comme Puissance naturelle et végétative, constitue le Destin, qui est subordonné à l’Intelligence (t. I, p. 182, 188, 191, 472 ; t. II, p. 5, 16, 76, 80, 211-218, 279, 284-288, 344-354).

Les organes de l’Âme universelle sont les démons (t. II, p. 113).

4. Le monde est éternellement produit ; il n’a pas eu de commencement et il n’aura pas de fin (t. I, p. 264 ; t. II, p. 20).

Il est une image aussi parfaite que possible de l’Intelligence, dont il procède en vertu d’une nécessité naturelle, qui exclut tout raisonnement et toute délibération (t. I, p. 277, 279 ; t. II, p. 21, 27, 384).

L’Âme universelle y fait régner l’ordre et la justice.

L’ordre règne dans l’univers parce que toutes choses procèdent d’un principe unique et conspirent à un but unique ; en remplissant chacune leur rôle particulier, toutes se prêtent un mutuel concours ; les actions qu’elles produisent et les passions qu’elles subissent sont toutes coordonnées dans le plan de l’univers, où l’Âme donne à chaque être des fonctions conformes à sa nature (t. I, p. 474 ; t. II, p. 53, 279, 290) ;

La justice règne dans l’univers, parce que les âmes sont punies ou récompensées par les conséquences naturelles de leurs actions soit dans cette vie, soit dans une autre en vertu de la métempsycose (t. I, p. 472 ; t. II, p. 291, 294-296, 405).

5. Mal métaphysique. L’imperfection des êtres sensibles n’a point de cause efficiente, parce que le mal n’est qu’un moindre degré du bien. L’être engendré devant de toute nécessité être inférieur au principe générateur, les choses sensibles ne sauraient être égales aux choses intelligibles dont elles procèdent. Elles ne possèdent donc chacune qu’une perfection limitée. Il en résulte que le monde est un mélange de l’être et du non-être, de la raison et de la matière (t. I, p. 129, 294, 431 ; t. II, p. 25, 30, 34, 37, 75, 392-397).

En outre, le plan du monde est la variété dans l’unité : car, sans la variété, l’unité ne se développerait pas, ne serait pas l’unité universelle ; la variété, à son tour, exige qu’il y ait des inégalités relatives entre les êtres, qu’ils soient opposés entre eux et qu’ils se détruisent les uns les autres, afin qu’ici-bas la vie soit à la fois multiple et mobile. Du reste, rien n’est anéanti : quand une chose est dissoute, ses éléments entrent dans une nouvelle combinaison, et la Divinité fait servir à l’accomplissement de son œuvre les maux eux-mêmes. C’est pourquoi, pour juger le plan de la Providence, il faut en considérer les parties dans leur rapport avec le tout : on