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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


des ouvrages sur la question du démon qui est propre à chaque individu. Le plus célèbre après le Théagès, où Platon donne d’intéressants détails sur le démon familier de Socrate, est l’écrit d’Apulée sur le même sujet, intitulé De Deo Socratis.

Les principaux écrivains qui ont mentionné la doctrine de Plotin sur ce sujet sont Ammien Marcellin et Servius.

Ammien Marcellin parle de Plotin en ces termes dans son Histoire (XXI, 14) :

Intelligi datur… familiares genios cum iisdem [viris fortibus] versatos, quorum adminicules freti præcipuis Pythagoras enituisse dicitur, et Socrates, Numaque Pompilius, et superior Scipio, et, ut quidam existimant, Marius, et Octavianus,… Hermesque Termaximus, et Tyaneus Apollonius, atque Plotinus, ausus quædam super hac re disserere mystica, alteque monstrare quibus primordiis hi genii animis connexi mortalium, eas tanquam gremiis suis susceptas tuentur, quoad licitum est, docentque majora, si senserint puras et a colluvione peccandi immaculata corporis societate discretas. »

Servius, en commentant les vers 184-185 du livre IX de l’Énéide, s’exprime ainsi :

« Apud Plotinum philosophum et alios quæritur utrum mentis nostræ acies per se ad cupiditates et consilia moveatur an impulsu alicujus numinis. Et primo dixerunt mentes humanas moveri sua sponte ; deprehenderunt tamen ad omnia honesta impelli nos genio et numine quodam familiari, quod nobis nascentibus datur ; prava vero nostra mente nos cupere et desiderare : nec enim fieri potest ut prava numinum voluntate cupiamus, quibus nihil malum constat placere. »

Enfin, Proclus mentionne l’opinion de Plotin, mais sans le nommer lui-même, dans un passage que nous avons cité ci-dessus, p. 92, note 3.

§ II. des démons qui sont des puissances de l’âme universelle.

Plotin reconnaît, outre les démons qui sont des puissances de l’âme humaine et qui doivent leur existence à l’amour qu’elle a pour

    leste, IV), entre autres, décrit les anges absolument dans les mêmes termes qu’emploie Platon dans le Banquet en parlant des démons ; et saint Basile (Contra Eunomium, III, p. 272), quand il traite de l’ange qui est donné à chaque croyant, comme précepteur et comme pasteur, pour le conduire dans la vie, nous rappelle ce que nous ayons vu plus haut, chez Ménandre, du Génie initiateur de la vie ; il nous rappelle plus positivement encore ces passages de Platon où il est question de Démons pasteurs. (Religions de l’Antiquité, trad. de M. Guigniaut, t. III, p. 47.)