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LIVRE CINQUIÈME.
DU DÉMON QUI EST PROPRE À CHACUN DE NOUS.

Ce livre est le cinquantième dans l’ordre chronologique.

Il se rattache étroitement au précédent par la question qui y est traitée, comme on le voit surtout par le § 6 et le § 7. En effet, l’Amour étant un démon de l’ordre supérieur, la question de l’Amour et celle des Démons sont étroitement liées dans la doctrine néoplatonicienne.

Comme, dans les Éclaircissements sur le livre précédent, nous avons traité la question générale des Démons considérés comme des puissances de l’Âme universelle, nous ne parlerons ici que de l’usage que Plotin fait des mythes en général et de ce qu’il dit un particulier sur la naissance de l’Amour.

§ I. des mythes dans plotin.

Sauf le mythe de la naissance de l’Amour, les mythes qu’on trouve dans Plotin ne se composent que de courtes allusions qu’il jette en passant, sans établir entre elles aucune liaison. On ne doit donc pas y chercher un système arrêté[1]. Nous nous bornerons par conséquent à résumer les indications qu’on trouve éparses dans les Ennéades. Dans ce but, nous emprunterons à l’ouvrage de M. Kitchner (Die Philosophie des Plotin) un morceau où ce résumé se trouve tout fait, et qui peut d’ailleurs intéresser le lecteur, en lui donnant une idée des travaux dont notre auteur a été l’objet en Allemagne[2] :

« Le côté religieux et mythique de la philosophie de Plotin a tellement attiré l’attention dans ces derniers temps qu’il ne sera peut-être pas superflu d’en faire l’objet d’une étude spéciale.

La théologie proprement dite de Plotin est extrêmement simple. Comme Platon, comme Aristote, comme toute antiquité classique, il appelle Dieux toutes les grandes individualités cosmiques, le

  1. Plotin explique lui-même, dans le livre que nous examinons (§ 9. p. 120), qu’il considère les mythes comme de simples allégories.
  2. Nous devons la traduction de ce morceau à l’obligeance de M. Pey, professeur au lycée St-Louis.