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QUATRIÈME ENNÉADE, LIVRES III, IV, V.


Dans cet état, l’âme jouit de la vraie béatitude. Elle possède en effet la vie parfaite et véritable qui consiste dans l’acte de l’intelligence (t. I, p. 75). Elle est complètement libre, puisque, désormais indépendante des choses étrangères à sa nature, elle s’appartient à elle-même et exerce son activité en elle-même. Elle jouit alors d’une vie véritablement conforme à sa volonté : car la volonté ne tend qu’au bien (t. I, p. 79, 97), et, par l’intelligence, l’âme reçoit du Bien absolu la forme qui la rend semblable à lui. Arrivée ainsi au but suprême auquel aspirait son amour, l’âme s’unit d’une manière ineffable à Celui dont tous les êtres reçoivent leur perfection, et cette union, qui l’absorbe et la ravit, comble tous ses vœux (t. I, p. 109 ; t. II, p. 234-235, 244, 468-470).

§ II. rapprochements entre plotin et les philosophes qui l’ont précédé.

Nous avons souvent eu occasion de signaler, soit dans les Notes qui accompagnent le texte, soit dans les Éclaircissements de ces deux volumes, de nombreux rapprochements entre la Psychologie de Plotin et celle des philosophes auxquels il a fait des emprunts, ou dont il a combattu certaines théories. Nous allons résumer ici ces indications éparses, afin que le lecteur, en en saisissant l’ensemble, puisse plus aisément apprécier les rapports de notre auteur avec ceux qui l’ont précédé.

Pour être complet sans sortir des limites étroites dans lesquelles nous devons nous renfermer ici, nous renverrons également, soit aux fragments de Porphyre qui, dans le volume précédent, servent d’introduction aux Ennéades, soit aux fragments de Jamblique qui se trouvent dans l’Appendice de ce volume, et qui, disposés comme ils le sont par le traducteur dans leur ordre naturel, forment une histoire abrégée de la psychologie chez les anciens[1].

1. Platon.

Dans sa Psychologie, Plotin s’est inspiré de Platon, principale-

  1. Nous résumons ici en note quelques rapprochements moins importants :

    École ionienne. Réfutation du matérialisme d’Anaximène, d’Archélaüs, etc. (t. II, p. 6, 9, 437) ; critique de la théorie d’Anaxagore sur l’intelligence (t. I, p. 203).

    École atomistique. Réfutation du matérialisme et du fatalisme de Démocrite et d’Épicure (t. I, p. 70, 87, 92, 205 ; t. II, p. 8, 19-20, 437-438). Empédocle est cité avec Héraclite au sujet de la descente de l’âme dans le corps (t. II, p. 470, 477-478, 487).