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AVERTISSEMENT.


nous avons pu, tout en respectant les droits de notre langue, conserver à l’interprète de la sagesse antique, comme il se nomme lui-même, sa physionomie propre et son enthousiasme.

Pour l’explication de la doctrine, qui était plus nécessaire ici que partout ailleurs, nous avons dû user de toutes les ressources que nous nous étions ménagées, notes, éclaircissements, rapprochements de toute espèce.

Dans les notes particulières qui accompagnent le texte et qui en forment pour ainsi dire le commentaire continu, nous nous sommes attaché, comme partout, à lever les difficultés de détail en expliquant les passages obscurs et les termes techniques ; en outre, nous avons indiqué ou même cité textuellement les passages qui étaient de nature à jeter quelque jour sur le texte, soit que Plotin fît allusion à ces passages pour les combattre ou pour se les approprier (comme cela a lieu notamment dans les livres sur les Genres de l’Être, sur la Volonté et la liberté de l’Un, livres qui seraient inintelligibles si l’on n’avait sous les yeux les textes mêmes des Catégories et de la Morale d’Aristote) ; soit que les auteurs que nous citions eussent eux-mêmes tenté d’expliquer ou d’apprécier Plotin, comme l’ont fait Proclus, Simplicius, Olympiodore, et quelquefois saint Cyrille, saint Basile, saint Augustin.

Mais ce premier genre de secours, qui par sa nature même devait disperser l’attention sur les détails, ne pouvait faire saisir le lien et l’ensemble des théories. Pour parer à cet inconvénient, nous avons ici, comme pour les livres précédents, présenté un résumé des principaux points de doctrine traités dans les deux dernières Ennéades, notamment de la théorie si importante des trois hypostases divines[1] : à cet effet, nous avons réuni en un seul tableau les passages épars où Plotin traite le même sujet.

Nous avons réservé pour un Appendice plusieurs morceaux d’auteurs anciens d’un grand intérêt, qui par leur sujet se rattachent étroitement aux questions traitées dans ce volume, mais qui par leur étendue ne pouvaient figurer dans les notes ni même dans les éclaircissements. Parmi ces morceaux, dont nous devons la traduction, comme pour ceux que contiennent les volumes

  1. Voy. p. 570-579. Nous avons aussi, à l’occasion de cette théorie, indiqué les rapports qu’elle pouvait avoir avec la Trinité chrétienne, et nous avons montré, en nous appuyant du témoignage des Pères, notamment de saint Cyrille et de saint Augustin, que, s’il y a entre elles sur quelques points des ressemblances apparentes, il y a des différences capitales qui empêchent de songer à les confondre. Voy. notamment, pour les passages de saint Cyrille, t. III, p. 5, 6, 10, 14 et 626 ; pour saint Augustin, t. I, p. 257-258, 322-323 ; t. III, p. 572-575.