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LIVRE HUITIÈME.


et si Vénus même a de la beauté, que doit être l’Intelligence ? Si l’Âme universelle et Vénus sont belles par leur nature, combien doit être belle l’Intelligence ? Si l’Âme universelle et Vénus reçoivent leur beauté d’un autre principe, de qui tiennent-elles la beauté qu’elles ont par leur essence même et celle qu’elles acquièrent ? Pour nous, nous sommes beaux lorsque nous nous appartenons à nous-mêmes ; et laids, quand nous nous abaissons à une nature inférieure. Nous sommes beaux encore quand nous nous connaissons, et laids, quand nous nous ignorons.

C’est donc dans le monde intelligible que brille la beauté ; c’est de lui qu’elle rayonne. Ces considérations nous suffisent-elles pour avoir une connaissance claire du monde intelligible, ou bien est-il nécessaire de parcourir encore une autre route pour atteindre notre but[1] ?


  1. Voy. le livre suivant.