lui-même [de l’Âme universelle], principe qui relève à son tour de l’Intelligence, il est nécessaire que l’Intelligence elle-même contienne l’archétype universel, qu’elle soit ce monde intelligible dont Platon dit dans le Timée : « L’Intelligence voit les idées comprises dans l’Animal qui est[1]. » Comme, dès que la raison [séminale] d’un animal existe avec la matière propre à la recevoir, il est nécessaire que cet animal soit engendré ; de même, dès qu’il y a une nature intellectuelle, toute-puissante, que nul obstacle n’arrête (puisque rien ne s’interpose entre elle et la substance capable de recevoir la forme), il est nécessaire que cette dernière substance soit embellie par l’Intelligence ; mais elle ne présente qu’à l’état de division la forme qu’elle reçoit, en sorte qu’elle nous montre d’un côté l’homme [par exemple], d’un autre côté le soleil, tandis que l’Intelligence possède tout dans l’unité.
X. Donc, dans le monde sensible, toutes les choses qui sont des formes procèdent de l’Intelligence ; celles qui ne sont pas des formes n’en procèdent pas. C’est pourquoi on ne trouve dans le monde intelligible aucune des choses qui sont contraires à la nature, pas plus qu’on ne trouve dans les arts ce qui est contraire à l’art. Ainsi, la raison séminale ne contient pas les défauts, celui de boiter, par exemple. Ces défauts ne se produisent que dans la génération, quand la raison ne domine pas la matière : car tout défaut de forme est un accident[2].
Les qualités conformes à la nature, les quantités, les nombres, les grandeurs, les états, les actions et les passions naturelles, les mouvements et les repos, soit généraux, soit
- ↑ Voy. le passage du Timée cité dans notre tome II, p. 238, note 2.
- ↑ Il y a dans le texte ἡ δὲ ἐϰ τῆς τύχης λύμη τοῦ εἴδους (hê de ek tês tuchês lumê tou eidous), et Ficin traduit : « Nempe speciei jactura casu accidit et fortuna. » Creuzer propose ici une conjecture qu’il explique en ce termes : « Malo quærere quam decernere an hæc verba ita interpungi et explicari possint ; ἡ δὲ, ἐϰ τῆς τύχης (sc. χωλεία, ἐστὶ) λύμη εἴδους (hê de, ek tês tuchês (sc. chôleia, esti) lumê eidous), Clau-