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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/319

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SIXIÈME ENNÉADE.

terre, du feu et des autres substances semblables ? Quelle différence y a-t-il entre l’être de ces choses et l’être des autres choses ? — C’est que l’être de la terre, du feu, etc., est d’une manière absolue, signifie d’une manière absolue être, tandis que l’être des autres choses [est relatif], signifie être blanc, par exemple. — L’être ajouté à blanc n’est-il pas la même chose que l’être pris absolument ? — Nullement. L’être pris absolument est l’être au premier degré ; l’être ajouté à blanc est l’être par participation, l’être au second degré : car l’être ajouté au blanc rend le blanc être, et le blanc ajouté à l’être rend l’être blanc ; c’est pourquoi le blanc est un accident pour l’être, et l’être un accident pour le blanc. Ce n’est pas la même chose que si nous disions : Socrate est blanc, et : Le blanc est Socrate : car dans les deux cas Socrate est le même être ; mais il n’en est pas de même du blanc : car dans le second cas, Socrate est compris dans le blanc ; et dans le premier cas, le blanc est un pur accident. Quand on dit : L’être est blanc, le blanc est un accident de l’être ; mais quand on dit : Le blanc est être, le blanc contient l’être. En somme, le blanc ne possède l’existence que parce qu’il se rapporte à l’être et qu’il est dans l’être. C’est donc de l’être qu’il reçoit son existence. L’être au contraire tient de lui-même son existence et il reçoit du blanc la blancheur, non parce qu’il est dans le blanc, mais parce que le blanc est en lui[1]. Comme l’être qui se trouve dans le monde sen-

    est blanc ou chaud, ni qu’il a trois coudées, mais nous disons que c’est un homme ou un dieu. Les autres choses ne sont appelées êtres que parce qu’elles sont ou des quantités de l’être premier, ou des qualités, ou des modifications de cet être, ou quelque autre attribut de ce genre. » (Aristote, Métaphysique, liv. VII, chap. 1 ; trad. fr., t. II, p. 1-2.)

  1. Aucun de ces modes [marcher, se bien porter, s’asseoir] n’a par lui-même une existence propre, aucun ne peut être séparé de la substance. Si ce sont là des êtres, à plus forte raison ce qui